14.7.10

"Pas de liberté pour les ennemis de la liberté" ? Journée mondiale de la paix 2011

Lisant sur l'irremplaçable, mais très faillible, "Salon beige" une traduction d'un communiqué du Saint Siège annonçant le thème de la prochaine "journée mondiale de la paix", dont le thème sera : "La Liberté religieuse chemin vers la paix" du 1er janvier2011, j'ai voulu confronter la traduction à l'original italien trouvé ici :

http://press.catholica.va/news_services/bulletin/news/25859.php?index=25859&lang=it#TESTO%20IN%20LINGUA%20ITALIANA

Car la traduction française trouvée sur le site du Saint Siège ne me satisfaisait pas. Pour tout dire, je la trouvais incompréhensible.

Voici en conséquence deux paragraphes traduits par mes soins. La traduction est personnelle et non autorisée.

« La liberté religieuse en étant enracinée dans la (...) dignité de l’homme et orientée à la recherche de l’ « immuable vérité », apparaît comme la « liberté des libertés ». La liberté religieuse mérite vraiment ce nom quand elle est fait corps avec la recherche de la vérité et est en cohésion avec la vérité de l’homme. »

« Ce paramètre nous offre un critère fondamental pour discerner le phénomène religieux de ses manifestations. Il permet en fait de distinguer la "foi en la divinité" du fondamentalisme, de la manipulation et de l’instrumentalisation de la vérité de l’homme. Car tout ce qui s’oppose à la dignité de l’homme s’oppose à la recherche de la vérité, et ne peut être considéré comme liberté religieuse. Ce critère nous permet en outre une vision profonde de la liberté religieuse, qui élargit les horizons des notions d’ «humanité » et de « liberté » de l’homme et permet à celui-ci d’établir une relation profonde avec lui-même, avec l’autre et avec le monde. La liberté religieuse en ce sens est une liberté pour la dignité et pour la vie de l’homme. »

Dès lors y a-t-il possibilité d’invoquer la liberté religieuse pour nier la divinité et par conséquent la dignité de l’homme. En un mot, l’athéisme qui ne peut que conduire au chaos intellectuel, peut-il invoquer la liberté de l’homme en la niant nécessairement, et quoique les athées prétendent le plus souvent ? L’athéisme apparaissant comme un « fondamentalisme », qui a pour conséquence nécessaire une instrumentalisation de l’homme dont il nie la dignité. Pour un athée cohérent avec ses prises de position métaphysiques, les hommes ne sont qu’utiles et jamais dignes.

D'une façon plus générale, tout intégrisme qui est instrumentalisation de la vérité, instrumentalisation de la divinité ne peut invoquer la liberté religieuse que d’ailleurs il nie.

Toute manifestation religieuse ou métaphysique n'est pas protégée par l'invocation de la liberté religieuse. Il lui est nécessaire de reconnaître la dignité de l’homme en doctrine et en pratique pour être licite.

Ce qui condamne non seulement tout intégrisme, y compris « catholique » comme celui de la Fraternité saint Pie X, y compris l’islamisme mais encore l’interprétation libérale de la liberté religieuse qui en fait un pur arbitraire (dont la mise en pratique conduit notamment à l’interdiction du « rite antique » dans l’Eglise par une décision arbitraire) et le laïcisme qui prétend interdire arbitrairement toutes les manifestations religieuses dans l'espace public.

En ce sens, il est exact de dire "pas de liberté pour les ennemis de la liberté" (si l'on n'entend pas "liberté" comme pure indétermination ; soit, dans l'ordre juridique : un pur arbitraire ; mais au contraire si l'on entend "liberté" comme un droit naturel fondé sur la dignité).

Ce faisant, nous ne sortons pas du domaine de la raison, ce n'est pas la foi qui nous montre ces vérités.

Nous ne sortons pas du domaine des droits naturels de l'homme, mais au contraire, nous remontons au principe de ces droits qui est la dignité de l'homme et immédiatement après à son expression "pivot" : la liberté religieuse telle que la défend la déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948.

Préparons-nous à cette journée mondiale de la paix du 1er janvier 2011. Opus justiciae pax.

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