23.7.10

Madiran dénonce un abus criminel du haut clergé, mais ne le caractérise pas

Monsieur Madiran a des vues fulgurantes, mais laisse souvent le lecteur sur sa faim.

Le "Forum catholique" publie un article de cet écrivain.


"(...)’interdiction, dans l’Eglise catholique, de la messe catholique traditionnelle(...) a été un abus de pouvoir gravement criminel, qui s’est imposé dans l’Eglise avec une assurance insolente. (...)

L’interdiction criminelle a été officiellement reconnue comme invalide par Benoît XVI, sans expliquer en quoi le crime a consisté."

Certes, cela est parfaitement exact. Il y a eu crime du pape et des évêques unis au pape.

Il est vrai aussi que BenoîtXVI a implicitement constaté que l'interdiction s'était faite sans titre.

Mais, malgré toute la sympathie que je puis avoir pour notre pape actuel, je ne peux que constater que Benoît XVI, loin de libéraliser le rite, a tenté une nouvelle fois de l'interdire.

S'apercevant qu'il n'avait pas plus de titre à le faire que Paul VI et Jean-Paul II et les épiscopats qui les ont suivis, il s'en est inventé un : selon lui les nouveaux livres liturgiques "ont été accueillis avec plaisir par les Évêques comme par les prêtres et les fidèles", il institue en conséquence un pouvoir ARBITRAIRE des curés et des évêques dans le choix du rite (par hypothèse autorisé) lorsqu'il est célébré par d'autres qu'eux ("peuvent" dit le "Motu proprio").

Ce pouvoir, en tant qu'il est arbitraire et opposé au droit naturel, est inexistant. Le Motu proprio est donc un nouveau crime contre la liberté par mise sous condition ARBITRAIRE de ladite liberté consubstantielle à la dignité de l'homme, même croyant, même catholique.

Cependant, monsieur Madiran ne parle pas de ce crime contre le droit naturel de Benoît XVI, il parle du crime de Paul VI et des évêques de son temps et de leurs successeurs mais il ne le caractérise pas.

Monsieur Madiran pointe justement un crime et reproche au pape actuel de ne pas le définir ; mais il ne le fait pas lui-même.

En effet, monsieur Madiran est gêné pour définir ce crime. La condamnation de la liberté religieuse par ses amis lefebvristes et assimilés lui interdit de se fonder sur elle. Peut-être la condamne-t-il lui-même ? Mystère.

Alors comme monsieur Madiran sent intuitivement qu'il y a eu crime et que personne ne peut ou ne veut définir le crime, je vais proposer de caractériser deux crimes dans les attitudes des derniers souverains pontifes.

1) Crime contre la culture latine, contre la tradition légitime de certaines nations occidentales ou non, contre la légitime revendication des croyants qui ont vu leurs églises saccagées, moyennant finances, par le clergé ne sont que des crimes de moindre gravité. (Ce sont probablement les seuls que voie monsieur Madiran)

2) Mais le crime le plus grave du Saint Siège et du haut clergé est un crime contre la liberté religieuse des catholiques. Un crime de tyrannie s'opposant à 180° aux droits des croyants ; droits reçus de Dieu lui-même dans le 1er commandement. (2)


(1) Elle ne semble énoncée que pour justifier l'institution d'un nouveau rite latin, tout en niant la rupture avec le passé.

Le pape ne semble pas très sûr de la distinction puisqu'il parle lui-même dans sa lettre d'accompagnement au Motu proprio du "nouveau rite" "L’exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté. "

(2) Le refus absurde de l'infaillible concile Vatican II a grandement aidé les criminels en brouillant les débats.

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