Seul le pape et les évêques ont une autorité morale. Les autres, y compris le chef de l'État n'ont que des opinions.
Ainsi ni Sarkozy, ni Raffarin, ni la franc-maçonnerie n'ont une opinion qu'il puissent imposer au reste des hommes.
Seul l'enseignement de l'Église est valable pour tous.
Sarkozy dit : "il existe incontestablement une morale humaine indépendante de la morale religieuse"
Voyons si cette opinion s'oppose à l'enseignement de l'Église ?
A mon avis non ! car l'enseignement de l'Église, est que, quelles que soient les croyances religieuse de chacun (liberté religieuse enseignée par l'Eglise), il existe une morale rationnelle, gravée par Dieu dans le cœur de tout être humain.
Si vous prenez la charria, contraires sur la plupart des points aux prescriptions de la conscience et de la loi morale inscrite dans le cœur de tout être humain, il ne peut y avoir comme fondement à la mise à l'écart par l'État de la charria, que la doctrine de la loi naturelle s'imposant à tous, doctrine qu'il reçoit de l'Eglise. En ce sens, il est parfaitement exact de dire qu'il existe une morale humaine indépendante de la loi religieuse, si l'on entend "religieux" par irrationnel.
Exemple : Supposez maintenant qu'un grand criminel (Landru par exemple), dise pour sa défense : "oui, j'ai tué dix femmes, mais ma conscience ne le reproche pas parce que ma religion m'enseigne qu'il faut tuer les femmes." Le juge devra-t-il pour autant l'acquitter ? bien évidemment non, car il existe une morale naturelle commune à toute l'humanité (ainsi que l'enseigne, avec autorité, l'Église) et qui s'imposera à Landru, n'y croirait-il pas (ce qui regarde sa conscience et Dieu seul)
Le problème de votre post, c'est qu'il omet de distinguer les rôles de chacun dans la société (pape, État, individus), le rôle de la conscience individuelle (où seul Dieu pénètre) et qui cachée à tous les hommes.
L'État reçoit sa morale de la seule autorité morale existant à la surface de la Terre : l'Église.
C'est cela la laïcité, l'État n'a pas à enseigner une morale, sa morale il ne fait que la recevoir et pas de la franc-maçonnerie qui n'a aucun titre à enseigner. S'il enseigne une doctrine religieuse et morale, outre le défaut de titre, l'Etat foule aux pieds le principe de l'égalité de tous les hommes et ont peut en conclure que sa morale, qu'il impose sans titre, est inégalitaire et donc fatalement contradictoire et donc injuste.
La loi est l'expression de la morale, sans doute pas dans ses dispositions arbitraires, mais dans son fondement, elle est "encadrée" par la morale.
Pour la question des Etats antérieurs à l'existence de l'Eglise : les acteurs n'avaient pas d'autorité morale qui s'impose à eux. La seule autorité morale était leur coeur dans lequel Dieu avait gravé (comme il le grave dans tout coeur humain) : "fais le bien et évite le mal". Mais comme chacun sait, vu la faiblesse de l'esprit humain et l'empire des passions sur la raison, cette morale était difficile à connaître avec certitude et encore plus à pratiquer.
Le progrès de l'humanité du fait de l'Eglise est immense car aujourd'hui nous avons une autorité morale qui enseigne à tous une morale universelle que nous aurions pu connaître par la raison (si les conditions faites à la raison n'étaient pas si difficiles) et que nous connaissons mieux et plus sûrement par l'autorité de l'Eglise (voir sur ce point les ouvrages de Monsieur Madiran et les discours de Benoît XVI). Remarque : avant l'Eglise les Juifs avaient une autorité morale qui était la synagogue.
Je pense qu'en ce qui concerne la charria, nous avons le même avis, mais j'ai dû mal m'exprimer. La charria est jugée par la raison et non l'inverse.
L'Etat n'a pas d'autre morale que la morale inscrite par Dieu dans le coeur de chaque homme, qui est la loi naturelle. Il n'a pas de doctrine morale, il a des agents qui sont moraux. Il reçoit sa doctrine morale de l'Eglise ou de la raison impartie à chaque homme. En ce domaine, tous les hommes sont égaux (ils sont tous au moins virtuellement doués de raison).
Bref, pour finir, je pense que nous sommes d'accord, mais qu'il nous manque un mode d'expression commun de nos pensées ; dans ces questions si subtiles et si embrouillées par le pseudo magistère de la franc-maçonnerie et de son bras doctrinal officiel : le laïcisme, il est difficile de le trouver, mais il ne faut pas manquer d'y travailler.
D'accord avec Ludo, sauf à préciser que la doctrine morale de l'Etat, il la reçoit, de l'Eglise ou de ses agents qui consultent leur coeur.
L'Etat n'a pas de mission prophétique ou doctrinale, il a d'autres missions. C'est pourquoi l'Education Nationale est une institution totalitaire où l'Etat usurpe une mission (ou plutôt la franc-maçonnerie lui attribue une mission) alors que la mission d'éducation appartient à l'Eglise et aux familles.
Notre Etat usurpe la mission prophétique et doctrinale de l'Eglise en s'attribuant la mission de répandre la "doctrine" des "Lumières". Cela s'incarne en particulier dans les préambules des constitutions, notamment celle de 1946, dont il n'existe aucune raison de faire un texte sacré, alors que pratiquement tous ceux qui l'ont voté sont morts. Il serait plus normal de faire référence dans la constitution au droit naturel et à la doctrine sociale de l'Eglise.
Alors, les laïcistes prétendent que ce n’est pas l’autorité des hommes, mais l’autorité de la raison qui s’impose. Mais comme le fait observer Benoît XVI, il sacralisent un moment de la raison. Mais la raison est insérée dans l’Histoire de l’humanité. Elle évolue, elle progresse dans la découverte et l’expression de la vérité.
Ce moment des « Lumières » est aujourd’hui dépassé d’abord par l’expérience que nous avons de l’application de cette idéologie. Parce qu’il est impossible d’unifier les hommes sur de simples affirmations rationnelles, parce que l’Etat doit rester laïque et donc neutre et respectant notamment et par exemple, la liberté religieuse. Parce que les « Lumières » ont engendré le communisme, le national-socialisme, le fascisme et même d’autres régimes, tous plus horribles les uns que les autres et qu’il faut que l’Etat reconnaisse au-dessus de lui une morale naturelle, qui est vérité, justice, exprimée par les droits de l’homme.
Le "laicisme" est donc, paradoxalement, une violation de la laïcité.
2 commentaires:
Vous répondez visiblement à quelqu'un mais vous ne dites pas qui :-))
Marie, vous avez raison, j'ai repris ce post de mes commentaires faits sur le Salon Beige à propos du discours de Sarkozy au Latran.
Ce discours était, selon moi, parfait. Le Salon Beige le critiquait. Je crois que Sarkozy (dont je ne suis pas un partisan), ouvre une nouvelle période dans l'appréciation de la laïcité, ce dont on ne peut que se féliciter.
Les dynosaures genre Bayrou (le gros cheval de labour) en sont restés à 1946...
Enregistrer un commentaire