24.1.08

Rire est-il une faute ?

Comme c'était la fête de saint François de Sales, hier, ayant ouvert au hasard mon "Ouvres" dans la collection "La Pléiade", j'extrais ce passage sur le rire (P. 1120 Entretiens Spirituels X de l'Esprit d'humilité éd. mars 1986). Ces entretiens étaient destinés aux Soeurs de la Visitation.

" Les Entretiens Spirituels ne sont pas une oeuvre rédigée dans le silence d'un cabinet de travail, mais, comme leur nom l'indique, des colloques ou conversations familières de François de Sales avec ses filles de la Visitation sur des sujets de spiritualité et d'observances religieuses" (Roger Devos même édition)

Saint François sur ce sujet moral et spirituel :
Vous demandez si c'est un manquement d'humilité de rire des coulpes [fautes] que les Soeurs disent ou du manquement que la lectrice fait à table. _ Hé, nullement, ma chère fille, car le rire est une passion qui s'émeut sans notre consentement, et n'est pas en notre pouvoir de nous en empêcher, d'autant que nous rions et sommes émus à rire pour des occasions imprévues. C'est pourquoi Notre-Seigneur ne pouvait rire, car rien ne lui était imprévu, sachant toutes choses avant qu'elles arrivent, mais oui bien se sourire, ce qu'il faisait à dessein.


Donc Jésus souriait, pleinement maître de son acte, mais il ne riait pas car rien ne pouvait le surprendre, et il restait toujours maître de ses actes.

Mais nous nous pouvons rire, car beaucoup de choses nous surprennent, car nous rions toujours par surprise.

Notre saint poursuit toutefois : "
Or cela étant ainsi, ce n'est point contre l'humilité de rire, pourvu néanmoins que l'on ne passe point plus avant s'entretenant en son esprit ou avec quelqu'un du sujet qui nous a ému à rire ; car de cela il ne faut pas faire, surtout quand il s'agit de l'imperfection du prochain.
"

Nous pouvons donc rire pourvu que ce ne soit pas des défauts du prochain. Et même dans ce cas, si c'est par surprise, il n'y a pas faute.

D'ailleurs le Précis de Théologie Morale Catholique du R.P. Jones traduit par l'abbé Marcel Gautier (1934) ne mentionne pas le rire comme faute que dans un cas particulier celui des blagues et chansons déshonnêtes.

4 commentaires:

Marie a dit…

Hi hi je suis très contente de savoir que je ne commets pas un péché quand je ris spontanément de certaines personnes :-)

Anonyme a dit…

Les bras m'en tombent...

Il faut donc que tout, jusqu'au rire, l'une des choses les plus intimes, "le propre de l'homme", soit régit par ces règles absurdes et motifères ?

Et quelle consollation ! On peut tout de même rire sauf des "blagues et chansons déshonnêtes" !

On n'est pas loin de l'intégrisme musulman qui ne laisse aucune place à la liberté dans le moindre espace de la vie quotidienne.

Unknown a dit…

Rire n'est pas une faute, sauf lorsque l'on se repasse les défauts des autres pour en rire. Mais l'on voit que ce n'est pas le rire qui est ici une faute, c'est la moquerie, le manque d'amour.

Naturellement, la faute est minime et n'entraîne aucune sanction sociale (sauf de se faire des ennemis...)

Ne prenez pas tout au sérieux, svp. Si vous voulez croire que rire est une vertu, même quand l'on rit aux dépens des autres, vous n'en serez pas excommunié pour autant :

C'est mon avis, et c'est tout, d'apès ce que je crois comprendre de saint François de Salles je n'ai aucun moyen de vous excommunier, ni même de vous dire que votre avis n'est pas catholique, je n'ai pas le droit de vous le dire, c'est le bon sens et la loi catholique d'ailleurs.

Vous ne comprenez pas le sens des posts et vous condamnez sans appel une position qui est la vôtre en fait.

Unknown a dit…
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