Nos idées ne prennent pas de ride.
On a bien ri d’entendre Mademoiselle Arlette Laguiller dire « nos idées n’ont pas pris de rides »
Bien sûr si l’on prend le sens que veut signifier Mademoiselle Laguiller, il est évidemment absurde de dire nos idées ne prennent pas de rides, c’est-à-dire ne sont pas souvent périmées. Si nos idées doivent s’adapter aux événements et se modifier en conséquence de l’évolution du monde.
Cet entêtement n’augure rien de bon, le monde a changé, nos idées doivent changer.
Marie a posté sur le sujet lorsque je lui ai fait observer que je trouvais l’expression poétique, elle m’a répondu, mais voyons, nos idées changent ! Et elle a raison. Nos idées changent, nous en abandonnons certaines et en adoptons d’autres. Je suis d’accord.
Lien vers le blog de Marie :
http://marie.cedrix.org/log/index.php?General
Mais l’expression : nos pensées ne prennent pas de rides est exacte en ce que si je pense : « j’aime maman », cette pensée reste éternellement jeune, elle le restera. Donc en ce sens, dès qu’il s’agit d’amour nos pensées ne prennent pas de ride. A quatre-vingt dix ans ou au-delà ma pensée d’amour sera éternellement jeune. Je serais ridé comme une vieille pomme, mais mes idées seront jeunes, éternellement jeunes.
Ce qui m’a donné cette idée, c’est la pensée de Plotin rapportée par Gilson dans son « Constante philosophique de l’être » (Vrin éditeurs éd. 1983, p. 160) « Ces intelligibles s’offrent à nous sous forme de notions distinctes telles que le « juste » et le « beau » par exemple. (…) comment [l’intelligence] peut-elle se mettre à leur recherche sans se mouvoir (…) ? » Nos pensées, notre intelligence recherche le vrai, le bien, l’amour et ces pensées qu’elle engendre sont éternellement jeunes d’autant plus qu’elles seront simples et amoureuses. Notre pensée est inaltérable, elle peut être alerte sans se déplacer, elle peut être fraîche après des dizaines d’années, elle peut même rajeunir et devenir plus fraîche au fur et à mesure de l’écoulement des années.
« Je m’avancerai à l’autel de Dieu, au Dieu qui réjouit ma jeunesse » chante le roi psalmiste, ce psaume peut être récité par des vieillards. (psaume 43)
Nos pensées ne prennent pas de ride, en ce sens, c’est parfaitement vrai, c’est la seule chose qui reste éternellement jeune chez nous. Profitons-en, comme dit la pub ;-) ayons des pensées jeunes, des pensées d’amour.
2 commentaires:
Mais est-ce que "j'aime maman" est une "pensée"? Peut-on dire "je pense que j'aime maman"? Quand on ajoute "je pense que", on ajoute une notion de doute, non?
Pour moi, il me semble qu'une pensée, c'est toute activité intellectuelle.
A mon avis, chez l'homme, l'activité intellectuelle est toujours liée à l'affectif.
Si vous pensez, "j'aime mes enfants" ou toute chose semblable il ne peut y avoir de doute. C'est une évidence, qui est très proche du "je pense donc, je suis". Le propre de l'évidence immédiate, c'est de n'avoir pas besoin de démonstration et d'être hors de tout doute. (Voir sur ce point le Discours de la Méthode de Descartes et le "Réalisme Méthodique" d'E. Gilson Nouvelles Editions Latines.)
Mon propos n'était pas cependant celui-ci, mais d'admirer que nos pensées sont éternellement jeunes, surtout si ce sont des pensées d'amour. Ca me ravit.
D'accord pour dire qu'il n'y a rien de bien original dans ce que je dis, mais c'est amusant de le dire à propos d'un mot qu'on a trouvé ridicule.
Enregistrer un commentaire