2.9.06

Le droit naturel et Michel Onfray

Lu sur le Net :

« Le décalogue vaut comme invite locale, sectaire et communautaire. Sous-entendu “toi, juif, tu ne tueras pas de juif”. En revanche, tuer les autres, les aussi, les goys, le forfait n’est plus vraiment tuer. Yahvé parle à son peuple élu et n’a aucune considération pour les autres. La Torah invente l’inégalité éthique, ontologique et métaphysique des races (…) Depuis deux mille cinq cents ans, aucun responsable issu du peuple élu n’a décidé que ces pages relèvent de la fable, de balivernes et de fictions préhistoriques dangereuses au plus haut point, car criminelles. Bien au contraire. Il existe sur la totalité de la planète, un nombre considérable de gens qui vivent, pensent, agissent, conçoivent le monde à partir de ces textes qui invitent à la boucherie généralisée sans jamais avoir été interdits de publication pour appel au meurtre, racisme et autres invitations aux voies de fait.” Michel Onfray, Traité d’athéologie, cité par Actualité Juive n°887 du 21.04.2005, p.30

Le pseudo-philosophe Michel Onfray procède par affirmations gratuites. A tu ne tueras pas d’être humain, qui est le cinquième commandement et qui est entendu ainsi par toute l’humanité, il ajoute lui-même : tu ne tueras pas de Juifs, mais tu pourras tuer les non-juifs.

Comme ce commandement a été reçu par Moïse à un moment où le peuple juif n’existait pas, l’affirmation d’Onfray est absurde pour quiconque a un peu de culture historique.

Elle est aussi absurde car la bible, même de l’Ancien Testament, parle de nombreux saints qui n’étaient ni hébreux, ni juifs (entre autres Melchisedech, ou Job qui n’étaient ni Juifs ni Hébreux, voire Moïse, sa sœur Myriam qui n’étaient pas juifs, mais hébreux)

Elle est aussi très originale (à moins d’aller chercher dans les poubelles de la propagande antisémite), mais sans aucune justification. Or on a rarement raison tout seul.

Qu’à cela ne tienne, enfourchant son cheval de bois, Onfray sonne la charge. Du décalogue qui s’adresse à toute l’humanité, il fait une « invite » de ce qui est en fait un commandement. « L’invite » devient communautaire et sectaire par son bon vouloir. De « tu ne tueras pas », il fait « tue ». Du haut de son cheval, sabre au clair et tournoyant de tous côtés, il coupe les têtes, il condamne les chimères sous lesquelles il décrit les juifs d’abord, puis tous les croyants, sans aucune référence au réel ou suite logique.

Il se prend pour saint Michel terrassant le dragon. Le petit Michou devient prophète et condamne à lui tout seul toute une culture pluri-millénaire.

Dire que ce genre de littérature rapporte des millions à son auteur. D’innombrables gogos se repaissent de ces textes de déchetteries, fleurant la stupidité, l’ignorance et l’antisémitisme. Il fait rire à cause du contraste entre la réalité de sa nullité et sa prétention à la philosophie. En rire, oui si ce n’était pas certains côtés inquiétant.

Car, si les athées n’ont que ça à opposer aux croyants, ces derniers peuvent dormir tranquilles, du moins du point de vue intellectuel, car ces textes sont aussi dangereux.

Dangereux car ultra violents sous couvert de condamnation de la violence, ultra sectaires sous couvert de lutte contre le sectarisme, mais surtout parce qu’ils nient le droit naturel comme fondement de la société humaine.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah que ne ferait-on pas pour dire du mal des Juifs, n'est-ce pas? (ce que fait Onfray).

L'hédonisme d'Onfray le conduit à l'opportunisme...... Il ne fait pas les choses à la légère (il sait qui il touche en faisant cela).

Je n'aime pas du tout Michel Onfray !

Unknown a dit…

Oui, il touche, mais ce sont les gogos qui le font toucher. Car c'est visiblement un texte écrit sans documentation, à la va vite.

Quels sentiments peut avoir un lecteur enthousiaste de pareil texte ? Le sentiment d'être au sommet de l'humanité et de mépriser des siècles de culture. Il acquiert ce sentiment à peu de frais. Le malheureux devrait se souvenir que c'est le bon marché qui coûte le plus cher.

Les sentiments et les lubies de Monsieur Onfray, il nous les sert comme des vérités établies. Notre auteur profite de la jobardise pour faire fortune. Bien vu, Marie.