6.5.16

Contrairement à ce que prétend de Thieuloy, la liberté religieuse est un concept très clair

Lu sur le Salon beige sous la signature de de Thieuloy, ancien collaborateur du sinistre Jean-Claude Gaudin, une dissertation sur la liberté religieuse:

« On sait que, pour les États-Unis, la liberté religieuse – avec toutes les ambiguïtés du concept – constitue la première des libertés, protégée par le premier amendement à la constitution. »

La liberté religieuse est fondée sur le fait que la foi ne peut s'imposer à l'universalité des hommes.

La foi en la parole de Dieu s'impose à l'homme. Mais la foi ne se démontre pas. Elle n'a donc pas de force humaine contraignante. Cela d'autant plus qu'en pratique l'un va croire que Dieu dit quelque chose que l'autre va nier toujours au même titre de sa foi en la parole de Dieu. Et que les hommes sont égaux entre eux. Personne n'a autorité pour imposer son opinion religieuse. Notez bien que je dis en pratique parce que la divergence d'opinions n'est pas le fondement de la liberté religieuse. Même si l'humanité était unanime dans les données de la  profession de la foi, la liberté religieuse n'en existerait pas moins. Le fondement de la liberté religieuse se trouve dans la définition rationnelle de l'homme.

En revanche la raison universelle de l'homme s'exprime, dans le domaine de morale par cette affirmation de la raison universelle de l'homme "ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent".

Si la foi ne s'impose pas, la raison universelle de l'homme (dont on constate l'existence chez tous les animaux raisonnables que sont les hommes) s'impose en revanche à tous. C'est pourquoi les décisions des juges laïcs s'imposent à tous. En raison de leur rationalité.

La liberté religieuse est une donnée de la raison universelle de l'homme. Elle s'impose à tous avec la force contraignante de la loi naturelle. Comme toute liberté, elle s'inscrit dans le cadre de l'ordre public universel. C'est-à-dire que, par exemple, je ne peux enseigner au titre de la liberté religieuse qu'il est loisible à un époux de frapper son conjoint. Parce que cette opinion est contraire à l'ordre public universel.

Tout cela est donc très clair, très clair, pour qui veut bien se donner la peine d'étudier la logique et la métaphysique, Dignitatis humanæ et les fondements des droits fondamentaux et universels de l'homme.

Parenthèse sur la liberté religieuse dans l'Église: Certains s'étonneront que je revendique la liberté religieuse dans l'Église. Je la revendique au nom de la possibilité de croire tout ce que le magistère n'interdit pas de croire et de croire tout ce que la raison universelle ne contredit pas. Je n'omets pas la possibilité de pratiquer tout ce que ni la foi, ni la morale ni la discipline n'interdisent pas ou ne peuvent interdire. Dans le champ de ces libertés l'autorité des papes et des évêques est tyrannie.

Je dénonce donc l'abus de pouvoir des papes depuis au moins Paul VI lorsqu'ils interdisent, de fait ou sournoisement, des pratiques et des croyances valables et des évêques lorsqu'ils font silence sur la croyance, par exemple, à l'Ascension du Seigneur, le jour où l'on fête cette Ascension. Tout ces agissements bafouent la liberté religieuse des fidèles catholiques. (Fin de la parenthèse sur la liberté religieuse dans l'Église).

Lorsque de Thieuloy parle d'ambiguïté du concept de liberté religieuse, il commet une mauvaise action. Il conforte les lefebvristes dans leur ignorance arrogante et dans leurs revendications contradictoires.

D'ailleurs, contrairement à ce que prétend de Thieuloy dans le même texte, la dénaturation du mariage ne bafoue pas la liberté religieuse. Elle bafoue la raison universelle de l'homme. Le mariage est institué pour la procréation des enfants, pour la perpétuation de l'espèce. C'est une donnée de la raison universelle de l'homme. La raison universelle de l'homme est le fondement ultime de la vie en société. Elle condamne donc le "mariage homosexuel" ; comme elle condamne la notion de cercle carré. Dire que la condamnation du mariage homosexuel est une donnée de la liberté religieuse, c'est saper les fondements de la lutte contre le "mariage homosexuel". Cela ne serait valable que dans le cadre de l'objection de conscience qui n'est qu'un pis-aller, qu'un argument de deuxième intention à l'encontre des relativistes lorsque le relativisme fonde le totalitarisme.

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