On dit souvent que Judas se serait suicidé par désespoir, croyant que Dieu ne pouvait lui pardonner un crime si grand.
Les mobiles de l'homme sont toujours secrets. Nous en sommes réduits à regarder en nous pour imaginer ce qui a pu se passer chez l'autre.
C'est pourquoi, il n'est pas si certain que le suicide de Judas soit motivé par des raisons religieuses ou métaphysiques.
Il est possible qu’il se soit suicidé parce qu’il n’avait
plus aucune issue. Il était méprisé et rejeté des autorités civiles et
religieuses auxquelles il tentait de se confier ("que nous importe ? c'est ton affaire" Mt 27,4), il devait s’imaginer haï des apôtres, ses anciens amis, auprès
desquels il était évidemment « grillé » (ils l’avaient vu guidant les policiers
vers Jésus…) Il était dans une impasse, complètement seul, sans argent, d’autant qu'il
aimait la belle vie puisqu’il piquait dans la caisse commune… C'était plus que probablement pour se payer du bon temps...
Il ne pouvait donc plus rien faire, même pas trouver un
travail à la hauteur de sa culture, joint à cela, bien sûr, le remord (il le dit "j'ai péché en livrant le sang innocent" Mt 27,4) le sentiment de culpabilité, l’effondrement de ses
espoirs politiques (Jésus n'est pas un homme politique).
Les traitres prennent le risque de terminer comme cela : dans une
impasse humaine, dans la parfaite solitude et la misère. Cela a dû aussi compter dans ses mobiles...
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