30.10.15

Vocabulaire défaillant de l'épiscopat français (traduction du Deutéronome)

Vu sur Riposte catholique:

Voici le texte biblique que l'épiscopat utilise en faveur de la politique du gouvernement dictée par Washington:

« Vous aimerez l’émigré car au pays d’Egypte vous étiez des émigrés. » (Dt 10,19)

Non pas vous aimerez l’émigré, mais l’immigré. Première erreur de sémantique, il ne s'agit pas d'émigré, mais d'immigré.

D’ailleurs Fillion traduit par « étranger ». Saint Jérôme a traduit :

Pour favoriser l'invasion, l'épiscopat cite un verset du Deutéronome. Mais il le cite à sa façon. Voici ce que cela donne (du site Perepscopus)

« Vous aimerez l’émigré car au pays d’Egypte vous étiez des émigrés. » (Dt 10,19)


Un émigré, c'est celui qui est parti de son pays. Il est absurde de traduire, vous aimerez l'émigré, puisqu'il faudrait comprendre que les Syriens restés en Syrie auraient l'obligation d'avoir des pensées d'amour pour celui qui est parti. Ce que ne veulent manifestement pas signifier nos braves évêques et ce que ne voulait pas signifier Moïse, l'auteur du Pentateuque (dont fait partie le Deutéronome).

Donc, ce n'est pas "émigré", mais "immigré" qu'ont voulu écrire nos évêques.

Voyons donc comment saint Jérôme a traduit ce passage:

« et vos ergo amate peregrinos quia et ipsi fuistis advenae in terra Aegypti » (extrait du site consultable ici).
L'abbé Fillion l'a retraduit ainsi :

Dt 10,19. Aimez donc aussi les étrangers, parce que vous l'avez été vous-mêmes en Egypte.
L'étranger, c'est celui qui réside (généralement temporairement) dans le pays d'accueil.

Remettons cette citation dans son contexte:

« Dt 10,16. Ayez donc soin de circoncire la chair de votre coeur, et n'endurcissez pas davantage votre tête;
Dt 10,17. parce que le Seigneur votre Dieu est Lui-même le Dieu des dieux et le Seigneur des seigneurs; le Dieu grand, puissant et terrible, qui n'a point égard à la qualité des personnes, qu'on ne gagne point par les présents,
Dt 10,18. qui fait justice à l'orphelin et à la veuve, qui aime l'étranger, et qui lui donne de quoi vivre et de quoi se vêtir.
Dt 10,19. Aimez donc aussi les étrangers, parce que vous l'avez été vous-mêmes en Egypte. »




Moïse nous demande de circoncire notre cœur, c'est-à-dire de nous adoucir. Il nous demande d'être impartiaux, de ne pas avoir deux poids et deux mesures selon que la personne est un national ou un étranger. (Il ne faut pas plus préférer l'étranger que le national et rétablir chacun dans ses droits sans égard à sa qualité et agir à l'égard de tous dans un esprit de fraternité).

Car évidemment un national a plus de droit sur le territoire national que l'étranger.

(à suivre)

Aucun commentaire: