14.5.08

Contraceptions avortements réflexions iconoclastes

Le docteur Pierre Simon vient de mourir à cette occasion il se vante d'avoir introduit une nouvelle conception de la vie qui serait devenue selon lui, un "matériau" (toujours l'obsession des francs-maçons pour l'analogie avec la construction). Bien évidemment les arguments de Monsieur Simon tenaient plus des discours de Monsieur Homais que de celle d'un penseur.

Cependant, l'emphase et la mégalomanie propres aux franc-maçons, occultent le fait que le malthusianisme, la contraception viennent aussi sans doute de Vatican II (Gaudium et spes) :

Je cite Gaudium et spes :

"3. Puisque beaucoup affirment que l'accroissement démographique mondial, en tout cas celui de certaines nations, doit être freiné d'une manière radicale par tous les moyens et par n'importe quelle mesure de l'autorité publique, le Concile exhorte tous les hommes à se garder de solutions, préconisées en public ou en privé, et parfois imposées, qui sont en contradiction avec la loi morale. Car, en vertu du droit inaliénable de l'homme au mariage et à la procréation, la décision relative au nombre d'enfants à mettre au monde dépend du jugement droit des parents et ne peut en aucune façon être laissée à la discrétion de l'autorité publique. Mais, comme le jugement des parents suppose une conscience bien formée, il est très important de permettre à tous d'accéder à un niveau de responsabilité conforme à la morale et vraiment humain qui, sans négliger l'ensemble des circonstances, tienne compte de la loi divine. Cela suppose, un peu partout, une amélioration des moyens pédagogiques et des conditions sociales et, en tout premier lieu, la possibilité d'une formation religieuse ou, à tout le moins, d'une éducation morale sans faille. Il faut, en outre, que les populations soient judicieusement informées des progrès scientifiques réalisés dans la recherche de méthodes qui peuvent aider les époux en matière de régulation des naissances, lorsque la valeur de ces méthodes est bien établie et leur accord avec la morale chose certaine."

On notera le caractère embrouillé de ce paragraphe qui mentionne la seule et unique opinion malthusienne comme opinion en matière de démographie, alors que d'autres opinions existent.

Selon ce texte on pourrait comprendre que le seul progrès scientifique désirable serait celui des méthodes de régulation des naissances ! Donc, même si des précautions morales sont prises, la formulation était dangereuse et ouvrait la porte au scandaleux texte des évêques de France sur la pilule et son "conflit de devoirs".

Car si le but est non la procréation, mais la limitation des naissances, les moyens éventuellement immoraux deviennent une très forte tentation.

L'abbé Bertho a relevé cette citation des évêques § 16 :

« Il arrive en effet que les époux se considèrent en face de véritables conflits de devoirs ... A ce sujet nous rappelons simplement l'enseignement constant de la morale : quand on est dans une alternative de devoirs où quelle que soit la décision prise on ne peut éviter un mal, la sagesse traditionnelle prévoit de rechercher devant Dieu quel devoir en l'occurrence est majeur. »

Qu'il oppose à Humanae Vitae § 14 (encyclique de Paul VI sur la contraception du 25 juillet 1968.

« Il n'est jamais permis, même pour de très graves raisons de FAIRE le mal afin qu'il en résulte un bien, c'est-à-dire de prendre comme objet d'un acte positif de volonté ce qui est intrinsèquement un désordre et par conséquent une chose indigne de la personne humaine, même avec l'intention de sauvegarder ou de promouvoir des biens individuels, familiaux ou sociaux. »

Mais même cette formulation de Paul VI est scandaleuse : si un enfant peut être considéré comme contraire au bien individuel familial ou social", quelle honte ! Un enfant, l'existence d'un enfant, d'un être humain, serait contraire à un bien !

Il est donc inexact de dire que toutes les lois sur l'avortement, la contraception et même, par extension morale, la fécondation "in vitro" viennent exclusivement de la franc-maçonnerie (comme elle s'en vante) elle vient aussi du clergé et de Paul VI lui-même (que j'admire pourtant pour sa déclaration sur la liberté religieuse, notamment).

Pardon, si j'exprime ici des opinions iconoclastes. Mais j'ai un culte pour cette sentence de Bossuet "Le pire dérèglement de l'esprit est de voir les choses comme on voudrait qu'elle soient, au lieu de les voir comme elles sont" (citation de tête et non mot à mot)

Au demeurant la discussion est ouverte.

4 commentaires:

Marie a dit…

Je ne comprends pas tout, Denis. Je vois que vous connaissez vos classiques, Balzac en l'occurrence.

Parlant de franc-maçonnerie, j'ai été surprise ce matin de voir que Geneviève Tapié volait à leur secours sur son blog (Place aux femmes, sur lequel les femmes n'ont franchement pas une très grande place sauf quand il s'agit de critiquer leurs actions, comme celle de Martine Petitout). Vous devriez aller lui dire ce que vous pensez!

Marie a dit…

Suis-je bête, je voulais écrire Flaubert, bien sûr. Je viens de relire Madame Bovary, donc j'avais pourtant bien l'horrible Homais en tête.... Mais je pensais surtout aux francs-maçons et à Mme Tapié :

http://placeauxfemmes.midiblogs.com/

Marie a dit…

M'enfin, Denis, qu'attendez-vous pour publier mon second com dans lequel je corrige ma grosse bêtise ? :-))

Si je puis me permettre, vous devriez aller lire l'article sur le grand retour des cathos sur le blog de Koz :

http://www.koztoujours.fr/

Unknown a dit…

Oui, Marie Homais, c'est le pharmacien de Madame Bovary.

Souvent le docteur Pierre Simon me faisait penser à Monsieur Homais. Discours voltairien exalté, affirmations péremptoires ridicules, c'était tout lui.

Il est mort, aujourd'hui, paix à ses cendres.

Je crois savoir que la morale des francs-maçons est celle de l'autonomie totale de la volonté par rapport à toute morale, notamment révélée. Mais ils ne craignent pas les contradictions, notamment celle qui leur permet d'affirmer péremptoirement des "vérités". Le secret dont il s'entourent et l'esclavage qui est le leur, les empêchent de voir librement la vérité.