26.1.08

"Offrir" ses souffrances ?

Comme la vie passe si vite, je me suis promis de lire l'encyclique du pape sur l'espérance. Quand on le lit on se réjouit d'avoir pour contemporain celui que je considère comme un génie.

Il a un paragraphe sur "offrir" ses souffrances. Cette expression était employé par un proche avec un sens horripilant. Le pape lui redonne un sens acceptable :

"40. Je voudrais encore ajouter une petite annotation qui n'est pas du tout insignifiante pour les événements de chaque jour. La pensée de pouvoir « offrir » les petites peines du quotidien, qui nous touchent toujours de nouveau comme des piqûres plus ou moins désagréables, leur attribuant ainsi un sens, était une forme de dévotion, peut-être moins pratiquée aujourd'hui, mais encore très répandue il n'y a pas si longtemps. Dans cette dévotion, il y avait certainement des choses exagérées et peut-être aussi malsaines, mais il faut se demander si quelque chose d'essentiel qui pourrait être une aide n'y était pas contenu de quelque manière. Que veut dire « offrir » ? Ces personnes étaient convaincues de pouvoir insérer dans la grande compassion du Christ leurs petites peines, qui entraient ainsi d'une certaine façon dans le trésor de compassion dont le genre humain a besoin. De cette manière aussi les petits ennuis du quotidien pourraient acquérir un sens et contribuer à l'économie du bien, de l'amour entre les hommes. Peut-être devrions-nous nous demander vraiment si une telle chose ne pourrait pas redevenir une perspective judicieuse pour nous aussi."


Extrait de Spe Salvi http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20071130_spe-salvi_fr.html

Comme le dit le pape, "offrir ses souffrances" a pu parfois être une chose malsaine. C'est-à-dire qu'elle tirait la dévotion vers le sadomasochisme, au moins en version asexuée.

Mais cette perspective que les souffrances du quotidien, les petits ennuis, les petites contrariétés complètent ce qui manque à la Passion du Christ (Col. 1, 24) est une perspective très consolante. Je me demande toutefois comment cette idée pourrait
"contribuer à l'économie du bien, de l'amour entre les hommes."

Est-ce parce que ceux qui nous font souffrir sont l'occasion pour nous de nous enrichir ? Et donc en ce sens gagnent un titre à être aimé ? Je vous propose cela...

"Rom 8,22. Car nous savons que toute créature gémit et est dans le travail de l'enfantement jusqu'à cette heure;

Rom 8,23. Et non seulement elle, mais nous aussi, qui avons les prémices de l'Esprit, nous aussi nous gémissons en nous-mêmes, attendant l'adoption des enfants de Dieu, la rédemption de notre corps."

A écrit saint Paul http://magnificat.ca/textes/bible/romains-01.htm

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