31.10.07

En marge de l'affaire "Arche de Zoë" : il faut libérer les journalistes

Les autorités tchadiennes ont arrêté les membres de l'association l'Arche de Zoe pour enlèvement d'enfants.

Parmi les arrêtés figurent aussi un photographe Marc Guillou.

comitesoutiengarmirian@hotmail.fr

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/afrique/20071030.OBS2175/un_comite_de_soutien_cree_pour_marc_garmirian.html

"Nous, journalistes, mais aussi membres de sa famille, amis, proches, lançons un comité de soutien pour demander la libération immédiate du journaliste Marc Garmirian, incarcéré au Tchad, et inculpé, depuis lundi, dans l'affaire l'Arche de Zoé. Reporter pour l'agence Capa, Marc Garmirian réalisait une enquête sur cette association au moment où il a été arrêté. Journaliste professionnel depuis quinze ans, il n'a aucun lien avec cette ONG. Il ne nous appartient pas de juger le bien-fondé de l'opération menée par l'Arche de Zoé mais au nom de la liberté et de l'indépendance de la presse, nous estimons que Marc Garmirian ainsi que le photographe Jean-Daniel Guillou du collectif Synchro X, appréhendé dans les mêmes conditions, doivent être relâchés sans délai."
Pour conclure, le comité de soutien précise qu'il se réunit mercredi, à 18 heures 30, au Centre de formation des journalistes, 35 rue du Louvre, à Paris."


C'est le texte du communiqué relayé par le Nouvel Observateur.

Le droit de savoir la vérité est un des fondement d'un régime respectueux des droits de l'homme. Les journalistes font leur travail souvent dans des conditions périlleuses. Ils n'en ont que plus le droit à la protection.

Selon le Catéchisme de l'Église Catholique

"2498 " Des devoirs particuliers reviennent aux autorités civiles en raison du bien commun. Les pouvoirs publics ont à défendre et à protéger la vraie et juste liberté de l’information " (IM 12). (...)"
http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P8H.HTM

Toute responsabilité entraîne un droit correspondant. Les journalistes ont une particulière responsabilité, ils ont le droit correspondant à être traités avec égard et ne pas se voir imputer les éventuelles fautes des gens sur qui ils enquêtent.

C'est pourquoi j'ai pensé juste de relayer la demande de libération du journaliste et du photogrape emprisonnés au Tchad.

30.10.07

Les illusions du quinquennat selon le rapport Balladur

L'opinion vit aujourd'hui sur l'illusion entretenue par la propagande de Chirac lors du référendum sur le quinquennat qu'il y a coïncidence entre les cinq ans de la législature et les cinq ans du président de la république.

Comme le souligne le comité Balladur (consultable ici), il n'en est rien.

La maladie grave, le décès, la démission ou, en général, l'empêchement du Président de la République peuvent à tout moment interrompre un mandat présidentiel et provoquer une élection d'un nouveau président. Dans ce cas la législature ne correspondra pas au mandat présidentiel.

Il en est de même en cas de dissolution de l'assemblée Nationale par le président. Dès lors, la législature ne correspondra plus au mandat.

Le comité qui souligne cette anomalie, ce risque refuse finalement de tenter d'y mettre fin par la rédaction de nouveaux textes. Il s'y résigne.

Il est important de souligner que la propagande pour l'adoption du quinquennat était mensongère.

Ainsi Monsieur José Rossi disait au Parlement :

"Première affirmation : il faut passer du septennat au quinquennat pour épanouir la démocratie mais aussi pour affermir la fonction présidentielle menacée par les pratiques successives de la cohabitation et par les évolutions de notre société."

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/quinquennat/debat.shtml

Extrait de sa déclaration du 14 juin 2000 devant l'Assemblée Nationale.

29.10.07

Le Christ-Roi : attention aux délires

L'ancien calendrier fêtait hier le Christ-Roi.

C'est Pie XI qui a institué cette fête qui existait déjà : c'est l'épiphanie.

Si l'épiphanie est charmante puisque les rois de la terre des trois continents (Asie, Afrique et Europe) viennent adorer, et en eux tous les puissants et tous les peuples, le Petit Jésus que nous a donné sa mère, elle aussi présente, la fête du Christ-Roi semble au contraire une sorte d'invite au totalitarisme.

Une lecture rapide de l'encyclique peut sembler vouloir dire que le Christ est un roi exigeant qui donne aux chrétiens des droits supplémentaires sur les autres croyants. Elle peut sembler vouloir dire que l'Etat doit être confessionnel.

Le problème de cette encyclique, c'est qu'elle peut donner l'impression que l'Église a une ambition impérialiste pour son divin Époux.

Or, il n'en est rien, elle ne signifie pas cela.

Le règne de la liberté religieuse fait partie du règne du Christ. Le doux Christ règne sans contrainte, sans violence.

Le Christ est roi, de tous les hommes quelles que soient leurs croyances. Le laïcisme est cette doctrine qui veut bannir de la vie publique toute référence au bien, à la vérité comme valeurs commune à l'humanité pour y substituer la pure volonté commune.

Le Christ assigne à chacun sa mission. A l'Etat, puissance déléguée de la famille, il assigne justice, vérité informées par l'amour qui sont le véritable bien commun. Il n'assigne pas d'enseigner le Christ. Cela est réservé à l'Église.

Cette encyclique est donc involontairement dangereuse, rédigée dans un certain contexte attaque des idées disparues, au moins quant à la forme.

Elle est actuellement tout particulièrement dangereuse dans certains milieux, car certains vont l'interpréter comme une invitation au totalitarisme.

Le règne du Christ, c'est le règne des droits de l'homme, le règne de la liberté religieuse, c'est le respect pour l'oecuménisme, la recherche de la paix.

La France pays de droit ? De l'affaire Boulin à l'affaire Catherine-Marie DARBIER

Affaire Boulin : encore des dysfonctionnement de la justice.

La France est un État de droit, elle regarde de haut la Russie. Madame Rama-Yade a dit que la Russie est un pays où l’on passe son temps à violer les droits de l’homme.

« Je suis en charge des affaires étrangères et des droits de l'homme à l'étranger. Si j'ai été amenée à me préoccuper de ces questions intérieures c'est simplement parce (...) qu'il est très difficile pour moi de voir mon pays mis en cause lorsque je parle des droits de l'homme à l'étranger, parce qu'on nous dit souvent: 'regardez chez vous'".
"J'ai envie que nous allions à l'étranger parler droits de l'homme avec les Russes, avec les Chinois sans avoir honte de nous-mêmes. Nous ne sommes pas la Chine, nous ne sommes pas la Russie. Notre pays n'est pas une dictature. Nous ne sommes pas une nation qui passe son temps à violer les droits de l'homme", a-t-elle affirmé.
"Nous sommes dans une démocratie et l'une des plus belles du monde", a-t-elle poursuivi. »

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20070925.OBS6343/rama_yade__la_francenest_pas_une_dictature.html

déclaration reprise dans cet article en ligne du Nouvel Observateur du 25 septembre 2007.

La France n’est pas le pays des droits de l’homme, la France n’est pas un État de droit.

Sur ce blog, j’ai déjà eu l’occasion de souligner quelques dysfonctionnements de la justice.

L’affaire Boulin manquait à la liste.

Sur wikipedia l’auteur de l’article « affaire Boulin » note soixant-quinze anomalies dont la plupart sont judiciaires.

Voici un échantillon

10. Le Procureur de la République ordonne que l’autopsie de crâne ne soit pas pratiquée. Il sort là clairement de son champ de compétence.

11. Le Procureur ordonne la recherche de traces de projectile, mais pas des fractures éventuelles, alors que le visage du mort ressemble à celui d'un boxeur.

12. L’analyse des blessures au visage n’est pas faite.

13. Les enquêteurs ne s’intéressent pas à l’étrange position en « coffre de voiture » du corps, avec les jambes légèrement repliées et un seul bras levé, dont les rigidités semblent cassées.

14. Le corps est retrouvé bouche fermée, ce qui va à l’encontre d’une logique de suicide par noyade.

15. Le pharynx, le larynx et la langue ont été enlevés sans être examinés. Puis, ils ont disparu.

16. L’analyse anatomopathologique des poumons, qui est pourtant l’examen déterminant en cas de noyade, n’est pas réalisée.

17. Aucune recherche de diatomées (micro-organismes à la surface de l’eau) n’est effectuée, ce qui aurait pu permettre de certifier, en cas de noyade, le lieu exact de celle-ci.

Suit une interminable litanie d’anomalies (soixante quinze au total)

Seul le juge Corneloup semble avoir voulu faire son travail, mais il en sera empêché par toutes sortes de ruses.

Ce qui m’intéresse ici est : comment se peut-il que dans cette affaire « sensible » concernant un futur premier Ministre et un éventuel futur Président de la République tant et tant « d’erreurs » ont pu être commises par de multiples magistrats ou organes juridictionnels ?

Moi aussi j’ai tenté un procès pour malversation. Malheureusement le dossier a été « perdu » par le greffe. Il faut savoir que les greffiers font l’objet de perpétuelles pressions, qui les empêchent de faire leur travail régulièrement.

J’ai tenté aussi d’alerter l’ordre des avocats sur le comportement délictueux de l’avocate de ma mère Catherine-Marie DARBIER. Elle exploite la faiblesse et l’argent d’une femme de quatre-vingt quatorze ans. Que croyez-vous qu’il arriva ? J’ai reçu une lettre d’une déléguée du bâtonnier me faisant injonction de « revenir à plus de modération » car " vous me soumettez un litige familial très important dans lequel je n'entend pas intervenir" ! Cette dame fait semblant de croire qu'il s'agit d'un litige familial, alors que l'avocate de ma mère la nommée Darbier est une escroque. Ponce Pilate n'est pas mort !

La France, pays de magouilles, n’est pas un pays de droit, ni une démocratie.

Encore récemment Sarkozy a refusé de recevoir la fille de Robert Boulin...

28.10.07

950 000 euros comme indemnité de licenciement

Selon un article de Challenges, relayée par le Salon Beige le futur ex-directeur de Monde quittera la société le 1er novembre.

http://www.challenges.fr/actualites/business/20071025.CHA2412/colombani_quitterait_le_monde_avec_1_million_deuros_din.html

http://lesalonbeige.blogs.com/

Après négociation avec la future direction, il a obtenu cela 950 000 € d'indemnité de licenciement.

Devant le Conseil des Prud'Hommes aurait-il aurait-il obtenu plus ? Cela m'étonnerait, car la somme est considérable, c'est environ sept millions de francs. Cette somme ne comprend probablement pas les salaires, rappel de salaire, indemnité de congés payés et j'en passe.

Cela est-il justifié ? Pour un directeur qui n'a pas réussi à redresser la situation précaire de cette PME qu'est le Monde ?

Ce quotidien à tendance socialiste c'est faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.

Les lecteurs qui doivent subir d'agaçantes publicités (qui limitent la liberté du journal) après avoir payé un prix d'achat, seront heureux d'apprendre qu'il ont contribué à la bonne fortune des dirigeants du journal. Qui perçoit en une minute ce que deux smicards perçoivent au titre de salaires en leurs carrières entières (soit quatre-vingt ans de travail !) et tout ça pour avoir conduit l'entreprise à des très graves difficultés.

Quand en finira-t-on avec ses injustices inqualifiables ?

Car c'est une injustice :

"b) Le droit à une juste rémunération et distribution du revenu

302 La rémunération est l'instrument le plus important pour réaliser la justice dans les rapports de travail.659 Le « juste salaire est le fruit légitime du travail »; 660 celui qui le refuse ou qui ne le donne pas en temps voulu et en une juste proportion par rapport au travail accompli commet une grave injustice (cf. Lv 19, 13; Dt 24, 14-15; Jc 5, 4). Le salaire est l'instrument qui permet au travailleur d'accéder aux biens de la terre: « Compte tenu des fonctions et de la productivité de chacun, de la situation de l'entreprise et du bien commun, la rémunération du travail doit assurer à l'homme des ressources qui lui permettent, à lui et à sa famille, une vie digne sur le plan matériel, social, culturel et spirituel ».661 Le simple accord entre travailleur et employeur sur le montant de la rémunération ne suffit pas à qualifier de « juste » le salaire concordé, car celui-ci « ne doit pas être insuffisant à faire subsister l'ouvrier »: 662 la justice naturelle est antérieure et supérieure à la liberté du contrat."

http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc_20060526_compendio-dott-soc_fr.html

Lorsqu'un dirigeant prend sans délai un salaire équivalent à quatre vingt ans de travail (soit deux carrières) d'un autre, le "salarié" privilégié prend injustement les salaires de ceux qui sont au bas de l'échelle.

27.10.07

Dire ce que l'on pense n'est pas dire n'importe quoi

Dire ce que l'on pense n'est pas dire n'importe quoi.

Avant de nous exprimer, nous devons travailler notre pensée. Quand j'étais adolescent je croyais que dire ce que l'on pense c'était dire tout ce qui nous passait par la tête.

Je crois que c'est le philosophe Alain qui disait que le fou est celui qui ne sélectionne pas ses pensées. Quoique l'on puisse comprendre que cette formule n'est pas à prendre au pied de la lettre, elle comporte, en négatif, cette vérité que le discours est une oeuvre d'art produit de notre pensée.

Une oeuvre d'art se cultive, se travaille. Les arguments doivent être choisis : les plus mauvais doivent être rejetés, les meilleurs mis en valeur etc.

Si nous devons accepter les pensées des autres et qu'il les expriment, nous devons quant à nous travailler à penser.

le cardinal Biffi conseille : Dire ce que l'on pense

Le cardinal Biffi vient de publier en italien ses "Mémoires et digressions d'un Italien cardinal".

"Dans la préface, le cardinal Biffi reprend ces mots de saint Ambroise, grand évêque de Milan au IVe siècle, son "père et maître" bien aimé:

"Pour un évêque, il n’y a rien de plus risqué devant Dieu et de plus honteux devant les hommes que de ne pas proclamer librement sa propre pensée".

Ce qui est valable pour un évêque l'est encore pour tout être humain.

C'est pourquoi la liberté d'expression est un bien très précieux. Elle permet à l'humanité de progresser, celui qui garde ses idées pour lui, parce qu'il a peur ou pour tout autre motif, renonce à apporter un progrès à l'humanité.

Usons-en donc, demandons la fin de la tyrannie judiciaire et légale sur cette liberté d'expression.

26.10.07

Refus de soin à sa conjointe : aucun droit du mari

http://www.7sur7.be/hlns/cache/det/art_634541.html?wt.bron=homeArt3

Une femme avait besoin urgent d'un médecin anesthésiste pour une césarienne.

Le mari de la femme a demandé que l'anesthésiste soit une femme. L'intervention en urgence ne permettait pas de trouver une femme anesthésiste dans cette petite ville belge.

L'intervention du mari est faite sans droit ni titre. Il est marié avec sa femme pour l'aider, il n'a aucun titre à empêcher ou rendre plus difficile une intervention pour des motifs de "pudeur".

Surtout, il n'a pas autorité sur sa femme qui est entièrement libre de se faire soigner comme elle l'entend et n'a aucun compte à rendre à son mari.

La croyance ne crée aucun titre à intervenir.

Bien mieux, le droit à la liberté religieuse ne permet pas de forcer quiconque, serait-il son conjoint, à agir d'une façon ou d'une autre. Car le droit de croire, entraîne aussi le droit de ne pas croire.

Cet homme, le mari, s'est donc rendu coupable de mise en danger de la vie d'autrui, d'entrave à la liberté individuelle et de violation de la liberté religieuse.

Les fruits amers de l'Opus Dei

Pour moi l'Opus Dei est une secte faite pour broyer les êtres humains qui se confient en elle. Presque totalement stérile au plan des oeuvres intellectuelles ou caritatives, elle fonctionne pour elle-même dans le monde clos du mensonge.

Car ses oeuvres sont toujours marquées de l'esprit de la secte : recruter, augmenter le pouvoir de l'oeuvre, ce qui est à la fin, le seul bien. Ce qui est donné en échange est illusoire, voire très nuisible.

Ainsi la prétendue "vertu" (d'ailleurs souvent sujette à caution...) des membres est obtenue par une abdication de leur personnalité.

Cela va bien sûr jusqu'à la manipulation grossière du "bon" chef ignorant, contre les "mauvais" subordonnés qui trahissent l'esprit le "l'oeuvre" en cachette du "bon" grand chef. Cette ruse est particulièrement efficace chez les gens fragiles mais qui s'aperçoivent des pratiques perverses de "l'oeuvre". Cela permet de les garder dans l'admiration du "fondateur" et du "grand chef actuel". S'ils critiquent peu importe puisque finalement ils n'iront pas à la racine soit la perversité méprisante des droits humains, ils attribueront les problème aux subordonnés qui n'ont pas bien compris les "vrais" intentions du fondateur et du grand chef.

On trouve ici http://opuslibre.free.fr/v/spip.php?article7

dans cette lettre de démission une manipulée sur laquelle la manipulation marche à merveille. Traitée comme une chienne, elle est persuadée que la lettre qu'elle écrit n'a pas atteint le "grand chef". Ah, s'il l'avait lue, il saurait ce qui se passe à la base !

Tout cela vient d'une conception totalitaire de la "spiritualité" catholique. Si l'on prie, si l'on se flagelle, si l'on accepte les mauvais traitements, alors tout ira bien. Vos droits sont violés ? Mais c'est que vous êtes un orgueilleux, vous ne comprenez pas la grande valeur de la doctrine de notre fondateur. Si l'on "arrive" à toucher le grand chef, alors il remet de l'ordre : il fait les gros yeux aux mauvais intermédiaire et défend le petit maltraité. Totalement enfermé dans une société close sur elle-même l'Opus Dei a réponse à tout pour les malheureux qui lui font confiance.

La "pensée" du saint fondateur est d'une grande trivialité. Elle repose sur une idée de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus selon laquelle la sainteté ne doit pas être exceptionnelle et réservée à des vocations extraordinaires. C'est un peu court pour fonder toute une vie, pour tout expliquer de la vie.

Ici, comme dans l'intégrisme, on retrouve cette idée que les droits de Dieu contredisent les droits de l'homme.

25.10.07

L'Opus Dei organisation dangereuse.

http://www.lagazettedupays.com/88_article_ricard.htm

Le cardinal Ricard répond à la la Gazette du Pays à laquelle il a accordé une interview :


"- La revue Golias a publié un très important article sur Da Vinci Code et l'Opus Dei. Avez-vous quelque chose de particulier à dire à ce sujet ?
- Je n'ai pas lu Golias et je ne suis pas au cœur des affaires temporelles de l'Eglise. (...)"


Curieuse réponse que cette réponse qui ne répond pas à la question. Pourquoi parle-t-il des affaires temporelles de l'Eglise ? Alors qu'on lui parle d'autre chose.


Mais ce qu'il y a de plus grave, ce sont les violations répétés des droits de l'homme à l'encontre de ses membres par l'organisation elle-même.


Voici un simple exemple

"La seule chose qui nous rattache, c’est notre volonté d’écrire notre vie, de la publier. Madame Duborgel va publier un livre, intitulé “Dans l’enfer de l’Opus Dei”. Quant à moi, je publie ce blog, sur lequel on peut lire une partie de ma vie. (je garde un peu de pudeur, et je ne publie pas tout…)

Dans les couples, parfois, la relation ne se déroule pas bien, et certains se séparent, divorcent même. Et certains divorces se font “à l’amiable”, d’autres sont plus difficiles.

J’ai connu des gens qui ont quitté l’Opus Dei ; environ la moitié de ceux qui sont partis concervent de bonnes relations avec l’OEuvre et ses membres (je viens d’envoyer un mail à un ancien numéraire, parti il y a 6 ans, et sa réponse fut très sympathique). Il y a des anciens membres qui ne gardent aucune relation avec l’Opus Dei. C’est quasiment l’autre moitié de ceux qui partent."

http://henri.mondion.free.fr/

L'opus Dei est une organisation inhumaine.

Construite sur l'abandon de ses droits par le fidèle, cette société secrète ne tient, en outre, pas compte des droits de chacun de savoir à qui il parle.

Il n'est pas étonnant que "l'oeuvre" soit éclaboussée par des scandales, car sans doute c'est plus l'adepte déboussolé que "l'oeuvre" elle-même qui est en cause.

Affaire Truchelut L'Etat français saisi de folie

Mon amie Elisseievna remarque dans son article publié sur "riposte laïque" :


"

Il n’a en effet jamais jusqu’à présent en France été question d’autoriser tout comportement « justifié » par la loi « de dieu ». Les sacrifices humains, l’anthropophagie, ou l’instauration d’une dictature théocratique (califat), ne sont pas autorisés sous prétexte qu’ils seraient une obligation religieuse aztèque, kanaque ou autre ; islamique, par exemple."


Pourquoi le bien commun limite-t-il la liberté religieuse ? En réalité, il ne la limite pas puisqu'il en est la source. Mais cette liberté peut donner lieu à des abus. Cette liberté s'exerce dans la mesure de la vérité, de la justice, de la liberté et des droits des autres et plus généralement des droits de l'homme (droit à la vie, à la liberté, à l'égalité)

Il ne faut pas attendre de l'Eglise catholique qu'elle sorte de son domaine à propos du bien commun. Elle donne des principes :

"6. [De la responsabilité à l'égard de la liberté religieuse]
Le bien commun de la société -- ensemble des conditions de vie sociale permettant à l'homme de parvenir plus pleinement et plus aisément à sa propre perfection -- consistant au premier chef dans la sauvegarde des droits et des devoirs de la personne humaine, le soin de veiller au droit à la liberté religieuse incombe à la fois aux citoyens, aux groupes sociaux, aux pouvoirs civils, à l'Église et aux autres communautés religieuses, à chacun selon sa manière et sa mesure propre, en fonction de ses devoirs envers le bien commun."

Dignitatis Humanae (déclaration sur la liberté religieuse du concile Vatican II) consultable ici

La liberté religieuse est conditionnée par les droits et les devoir de chacun à l'égard du bien commun.

Toutes les institutions, tous les individus concourent au bien commun, mais chacune de façon spécifique.

Mais qu'est-ce que le bien commun ? Ce sont les conditions sociales. Mais qu'est-ce à dire ?

Les conditions sociales sont celles de la vérité et de la justice qui entraînent des droits et des devoirs pour chacun des acteurs sociaux. Elles informent donc la liberté religieuse.

Or la justice nous dit que tous les êtres humains sont fondamentalement égaux.

Madame Truchelut pouvait donc légitimement interdire le port du voile dans l'espace privé dont elle avait la police : les parties communes de son gîte et cela en vertu de son droit d'exiger un usage responsable de la liberté religieuse.

Elle est militante laïque. Pour elle le voile apparaît comme un signe de sujétion de la femme et de prosélytisme agressif (je pense aussi pour les musulmans), or cette sujétion est contraire aux droits de chacun. C'est donc en vertu de sa propre liberté qui n'est contraire ni à la vérité, ni à la justice, ni à la liberté, mais au contraire conformes à ces trois vertus ou idées qu'elle pouvait interdire le port du voile.

Cette disposition ne comportait aucune discrimination illégitime. C'est une exigence conforme à la liberté religieuse.

Notons en effet que l'Etat français qui poursuit et condamne Madame Truchelut, est le même qui promulgue une loi interdisant les signes distinctifs dans les écoles publiques. Une loi pour lui est légitime, qui devient une mesure illégitime quand elle est mise en oeuvre, dans son cadre privé par un de ses justiciables.


"Loi n°2004-228 du 15 mars 2004

Chapitre unique.

Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit."

Ce que la République interdit chez elle, Madame Truchelut serait coupable de l'exiger.

24.10.07

« Un jour Jésus dit à quelqu’un : « ‘Suis-moi’. Celui-ci dit : ‘Permets-moi de m'en aller d'abord enterrer mon père’. Mais Jésus réplique : ‘Laisse les morts enterrer leurs morts ; pour toi, va-t-en annoncer le Royaume de Dieu’ » (Lc 9, 59 s.). Ciel, ouvre-toi ! Certains critiques se déchaînent ici. Il s’agit d’une demande scandaleuse, une désobéissance à Dieu qui ordonne de prendre soin des parents, une violation éclatante des devoirs filiaux !

Le scandale de ces critiques est pour nous une preuve précieuse. Il est impossible d’expliquer certaines paroles du Christ tant qu’on le considère simplement comme un homme, même en reconnaissant qu’il est exceptionnel. Seul Dieu peut demander qu’on l’aime davantage que son propre père et que, pour le suivre, on renonce par conséquent à assister à sa sépulture. D’ailleurs, dans une perspective de foi comme celle du Christ, qu’est-ce qui faisait davantage plaisir au père défunt : que son fils soit à la maison à ce moment-là à enterrer son corps ou qu’il soit en train de suivre l’envoyé de ce Dieu auquel son âme devait maintenant se présenter ?

Mais dans ce cas, l’explication est peut-être encore plus simple. On sait que l’expression : « Permets-moi de m'en aller d'abord enterrer mon père » était parfois utilisée (comme elle l’est encore) pour dire : laisse-moi aller prendre soin de mon père tant qu’il est vivant ; lorsqu’il sera mort, je l’enterrerai puis je te suivrai ». Jésus demanderait par conséquent seulement de ne pas renvoyer à un moment indéterminé la réponse à son appel. (…) »

http://www.zenit.org/article-15013?l=french

C’est une explication du P. Cantalamessa.

L’explication la plus vraisemblable est en effet celle-là : « laisse-moi enterrer mon père » signifiait « laisse-moi vivre avec mon père jusqu’à sa mort. » Et non comme on l’imagine, mon père est mort, laisse-moi le temps d’organiser son enterrement. La réponse de Jésus serait alors extrêmement choquante.

Les évangiles fourmillent d’expression qui ne nous sont plus compréhensible en raison de l’éloignement dans le temps et dans la culture. Jésus est en effet Juif, il a baigné dans cette ambiance culturelle particulière. Des expressions familières qui l’étaient pour tous alors deviennent pour nous des énigmes, et plut à Dieu qu’elles ne deviennent pas des scandales (des motifs d’abandon de la foi, ou de manque de charité envers nos parents par exemple)

Pour faire une comparaison, c’est un peu comme dans plusieurs siècles voire millénaires, notre civilisation ayant disparu ou ayant profondément changé, nos descendants lisaient « tirer le diable par la queue » et voudraient lui donner un sens en réfléchissant au sens immédiat de l’expression.

Il leur faudra des savants collationnant plusieurs textes pour restituer le vrai sens de l’expression. C’est pourquoi le magistère vivant de l’Église nous est nécessaire et nous est une garantie. Car « la lettre tue, mais l’esprit vivifie » dit saint Paul 2 Cor. III, 6

Le secret des tribunaux en France et au Canada

Un arrêt de la Cour suprême du Canada, (signalé par Mme Preuss-Laussinote du CREDA) du 11 octobre 2007 que l'on peut consulter en français ici :

http://csc.lexum.umontreal.ca/fr/2007/2007csc43/2007csc43.html

a l'intérêt de nous faire pénétrer dans une atmosphère juridique bien différente de celle des tribunaux français.

On respire ici, un air plus pur, une ambiance plus sereine. Les discussions sont des discussions de philosophie morale, vraiment libres. Les décisions française enfermées dans des principes absurdes et restrictifs de la liberté comme celui de ne pas pouvoir invoquer l'autorité de la jurisprudence, alors qu'elle fait l'objet de perpétuelles discussions et est omniprésente dans les préoccupations du juge et des auteurs, traduisent une ambiance judiciaire de dissimulation irrespirable.

Voici l'avis d'un juge dissident (le juge Le Bel) à propos du secret nécessaire à la protection des "indicateurs de police".

Ce qui m'intéresse ici, c'est ce principe de la discussion libre par le public des décisions de justice. Ce principe pour entrer en application entraîne un corollaire qui est celui de la publicité de la justice.

Voici le paragraphe un peu technique (mais le droit est nécessairement technique) :

"Reconnu bien avant son adoption, le principe de la publicité des débats judiciaires est maintenant consacré par la Charte canadienne des droits et libertés. Cette reconnaissance découle du lien qu’entretient ce principe avec le droit à la liberté d’expression. Le public doit avoir accès aux tribunaux afin de pouvoir s’exprimer librement sur leur fonctionnement et sur les affaires qui y sont débattues, et le droit à la liberté d’expression garanti à l’al. 2b) de la Charte protège non seulement le droit de s’exprimer sur un sujet, mais aussi celui de recueillir les informations nécessaires à une activité d’expression. Le principe de la publicité de la justice a également pour corollaire le droit de la presse d’avoir accès aux tribunaux et de publier des informations sur leur fonctionnement. Cependant, ce principe n’est pas absolu. Le privilège de l’indicateur de police constitue une limite au principe de la publicité des débats judiciaires mais, comme toute autre règle, ce privilège est assorti d’exceptions qui ne se limitent pas qu’à celle où l’accusé pourrait être empêché de démontrer son innocence. Il est plus conforme à la logique de la common law et aux valeurs de la Charte de reconnaître que le juge du procès conserve toujours le pouvoir discrétionnaire (à moins que la loi ne le lui retire) de permettre ou d’ordonner la communication d’informations susceptibles de permettre l’identification d’un indicateur de police dans les rares cas où le juge sera convaincu qu’une telle communication servirait mieux l’intérêt de la justice que le maintien du secret."

En quelque sorte ce juge dit 1) principe de la liberté d'expression entraîne ce corollaire 11) principe de la publicité de la justice 111) exception au principe de la publicité : le privilège de l'indicateur de police 1111) retour au principe de la publicité dans les cas où le juge nécessaire et où il y est autorisé par la loi.

Le raisonnement juridique est une sorte de labyrinthe ou si l'on veut de poupées russes mais plus compliqué que les poupées russes comme si la grosse surveillait la petite. Il faut tout garder en même temps à l'esprit.

On comparera la liberté qui règne au Canada avec l'article 434-25 du Code Pénal :

"Le fait de chercher à jeter le discrédit, publiquement par actes, paroles, écrits ou images de toute nature, sur un acte ou une décision juridictionnelle, dans des conditions de nature à porter atteinte à l'autorité de la justice ou à son indépendance est puni de six mois d'emprisonnement et de 7500 euros d'amende.
Les dispositions de l'alinéa précédent ne s'appliquent pas aux commentaires techniques ni aux actes, paroles, écrits ou images de toute nature tendant à la réformation, la cassation ou la révision d'une décision."


Le discrédit, c'est le fait de faire perdre à quelqu'un le crédit dont il jouissait.

Cela crée un principe de non critique des décisions des tribunaux qui admet certes de larges exceptions, mais ne serait-il pas judicieux de supprimer cet article qui n'a pas empêché le discrédit de la magistrature française.

Les lois anglo-saxonnes sur la liberté présentent une évidente supériorité sur la loi française.

Comme toujours la liberté des esprits permet une bien meilleure qualité de la réflexion.

Une libération du carcan judiciaire où les juges, les avocats, les journalistes et le public sont constamment sous la menace est nécessaire en France.

23.10.07

L'infanticide semble avoir un lien avec l'avortement remboursé

Lu sur le site du Figaro :

« En France, les experts évaluent le nombre d'infanticides entre 60 et 80, chaque année. Tous ne concernent pas des nouveau-nés. « Ce chiffre est constant depuis les années 1970 », observe le Dr Jacques Dayan, ancien expert près des tribunaux et responsable d'une unité de psychiatrie périnatale au CHU de Caen. Pour ce spécialiste, seules une dizaine d'affaires seraient portées en justice par an, moins encore à la connaissance des médias. « On cristallise sur une poignée d'affaires médiatiques mais la réalité de l'infanticide est bien plus dure », dit-il. »

http://www.lefigaro.fr/france/20071020.FIG000000924_pour_les_psychiatres_les_meres_infanticides_ne_sont_pas_des_monstres.html

Les infanticides ont un lien manifeste avec l'avortement remboursé. Des femmes tuent leurs enfants nouveaux nés et cela a un rapport certain avec le non respect de la vie d'autrui officialisé par l'avortement où un "médecin" sans aucun titre, attente à la vie d'un enfant, alors que même les parents eux-mêmes n'y ont aucun titre.

C'est contre l'égalité fondamentale de tous les êtres humains. Le médecin n'est pas "au-dessus" de l'enfant, du fœtus, il est sur strict pied d’égalité avec eux sous le rapport des droits fondamentaux.

C'est pourquoi ces femmes infanticides sont selon moi, à l'unisson de cette ambiance homicide, cette ambiance de haine démoniaque de l'homme.

L'infanticide maternel est tellement contre nature que l'on ne peut s'empêcher de soupçonner (peut-être à tort, l'imagination est parfois trompeuse) l'ambiance et les pressions, les "hontes" pesant sur ces femmes ("usine à gosses, t'as pas honte ?").

Un assassin d’habitude n’a de cesse de dissimuler ou faire disparaître le cadavre, comme s’il voulait non seulement effacer les traces de son crime, mais aussi nier son geste. Car l’homme de sang voit du sang partout :

Ex 7,20. Moïse et Aaron firent donc ce que le Seigneur leur avait ordonné. Aaron, élevant sa verge, frappa l'eau du fleuve devant le Pharaon et ses serviteurs, et l'eau fut changée en sang.

Ex 7,21. Les poissons qui étaient dans le fleuve moururent, le fleuve se corrompit, les Egyptiens ne pouvaient boire de ses eaux, et il y eut du sang dans tout le pays d'Égypte.

Traduction Fillion de la Vulgate : http://magnificat.ca/textes/bible/at.htm

L’assassin ordinaire voit du sang partout et tente par tous les moyens se libérer de cette vision.

En revanche l’infanticide garde assez souvent les cadavres précieusement.

La conservation des petits cadavres pourrait prouver aussi comme une sorte de regret, une sorte d'arrêt sur le chemin de la disparition vraiment totale de l'enfant.

Il semblerait que les enfants morts étaient même amenés avec le couple lors des déménagements. Un peu comme si leurs morts étaient niées. Ils faisaient partie de la famille et leurs corps dans les sacs plastique ou les congélateurs, leurs corps morts étaient comme une compensation de leur absence autour de la table familiale. Ils sont là malgré tout, pas loin, participant à leurs façons à la vie de la famille, alors que le fœtus avorté disparaît définitivement dans les fours crématoires.

22.10.07

Affaire Truchelut : Une interprétation extensive du droit pénal

Le principe de droit pénal "nulle infraction, nulle peine sans loi préalable" est une conséquence du principe selon lequel l'homme est libre de ses actes. En principe je n'ai de compte à rendre à personne de mes décisions.

Le principe de droit pénal selon lequel la loi incriminant un acte doit être interprétée restrictivement est un corollaire de ce principe qu'il n'y a ni infraction, ni peine sans loi préalable.

Madame Truchelut explique les détails de cette affaire :

http://www.dailymotion.com/video/x3851e_fanny-truchelut-on-peut-critiquer-l_news

Elle est condamnée pour avoir, non pas refusé un service, mais avoir demandé à une dame poliment et respectueusement d'enlever son voile. La voilée est partie sans rien demander d'autre.

Comme le fait observer Elliseievna, dans son article sur "riposte laïque", les commerçants sont libres de mettre des conditions à leurs prestations. Un organisateur de soirées, une boite de nuit peuvent exiger une tenue de soirée.

Ce n'est donc pas la croyance, mais la tenue que Madame Truchelut visait.

Tout le monde le sait, c'est une évidence, Madame Truchelut n'avait pas refusé de prendre la réservation de Madame "Houria", Madame Truchelut n'avait pas refusé ses prestations à la prénommée "Houria". Madame Truchelut n'a fait que demander à la personne d'ôter son voile dans la salle commune du gîte et dans les couloirs.

Or l'incrimination est la suivante :

"Code pénal :

Article 225-1 :

« Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de (...)de leurs opinions politiques, (...) de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »

Article 225-2 :

« La discrimination définie à l’article 225-1, commise à l’égard d’une personne physique ou morale, est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 Euros d’amende lorsqu’elle consiste : 1º A refuser la fourniture d’un bien ou d’un service ; (...)

4º A subordonner la fourniture d’un bien ou d’un service à une condition fondée sur l’un des éléments visés à l’article 225-1 ; (...)"

(pris de l'article d'Elisseievna sur "riposte laïque)

Il n'est pas besoin de beaucoup discuter pour s'apercevoir que la meute des avocats (dont certain est rémunérés par l'association qu'il préside...), le procureur et le tribunal ont eu une interprétation extensive de ces textes de loi déjà limiteur de liberté.

J'ai fait, moi, l'objet de discrimination en raison de mes convictions religieuses dans un restaurant de Montréal de l'Aude. Le restaurateur ne m'a rien dit. Il a suffit qu'il serve tout le monde sauf ma famille et moi. Officiellement, il était débordé, mais je voyais bien que j'étais volontairement négligé. C'était une vraie discrimination religieuse, évidemment illicite. Mais pour la prouver... c'était quasi impossible... Surtout que j'étais classé "catholique intégriste".

Madame Truchelut, si elle avait voulu, aurait pu procéder de même. Servir avec retard, ne pas faire la chambre, mal servir, ne pas répondre au salut, faire la tête, bref faire du harcèlement moral.

Il n'y a donc eu, à l'évidence, aucune faute et encore moins une faute pénale de Madame Truchelut. Elle a eu un comportement irréprochable et exempt de discrimination religieuse.

Un comportement tendant à interdire tout prosélytisme, même implicite, tout comportement anti-social n'est pas répréhensible, il est parfaitement libre.

21.10.07

Affaire Truchelut : les magistrats et la HALDE frappent.

Elisseievna que j'ai rencontrée sur "la Cité Catholique" un forum "politique et religieux" m'a fait parvenir son article sur l'affaire Truchelut. Je postais sous le pseudonyme de "Bajulans" avant d'abandonner les pseudonymes et d'écrire sous mon nom.

Elle est "laïque", je suis catholique, et autant que je me souvienne nous n'étions pas toujours d'accord lors des discussions sur le forum. Mais parfois aussi nos idées n'étaient pas si éloignées.

Vous pourrez lire son article sous le lien suivant :

http://www.ripostelaique.com/spip.php?article169

Elle est juriste et la lecture de son article s'en ressent. Elle distingue soigneusement "pensée" qu'il est impossible d'incriminer, et "actes" que l'on peut juger.

Madame Truchelut tenait un gîte auberge dans les Vosges avec son mari. Elle a quatre enfants non baptisés et avait des idées laïques. Elle est issue du peuple. Elle travaille depuis l'âge de quatorze ans.

Une dame Horia Demiati se présente chez Madame Truchelut. Elle est musulmane militante. Elle est auditrice financière. Elle a vingt-neuf ans. Elle porte le voile. Madame Truchelut lui demande d'ôter son voile dans les locaux communs du gîte : salle à manger, couloirs etc

Horia Demiati refuse et part. Elle dépose plainte pour racisme.

L'affaire est médiatisée, tant et si bien que le couple de Madame Truchelut se disloque, que son gîte est déserté. Il est aujourd'hui fermé. Elle est donc seule et ruinée.

Les magistrats issus de l'ENM (condisciples de ceux d'Outreau qui n'ont condamné injustement que des Français de souche) viennent de condamner Madame Truchelut à quatre mois de prison avec sursis, 1 000 € d'amende, et 7 490 € de dommages-intérêts. Une ardoise de plus de dix mille euros si l'on compte les honoraires d'avocat.

La HALDE de Monsieur Schweitzer (ancien PDG de Renault) et de Monsieur Chirac l'homme au passé sulfureux, s'en prennent à Madame Truchelut.

Schweitzer et Chirac "pètent dans la soie" tous les deux. Schweitzer a une victime à sa mesure. Une ouvrière qui tente de se sortir de sa vie de galère, ça ce n'est pas à négliger. Il va donc envoyer ses chiens contre Madame Truchelut. Le château, c'est pour lui, il ne faudrait pas que ces salauds de pauvres puisse y prétendre.

Bref, lisez l'article de Madame Elliseievna, vous y apprendrez (ou plutôt vous y trouverez des arguments supplémentaires) pour comprendre que Madame Truchelut n'a commis aucun délit. Elle a commis une crimpensée. Elle a commis une pensée délictueuse.

Elle a pensé que le voile était incompatible avec la convivialité.

L’enjeu de cette affaire est la conservation du droit de s’opposer à un comportement prescrit par la loi islamique.

Un ancien président du MRAP, Alain Callès estime que « la loi contre le racisme ne peut pas être dévoyée de sa fonction et de son esprit par un tour de passe-passe sémantique qui aboutirait à cette situation paradoxale : condamner les adultes qui combattent le sexisme et l’obscurantisme qui le sous-tendent ! ».
Précise Eliseievna.

Elle précise aussi cet élément juridique dont nos magistrats français ont, suivant que le prévenu leur inspire sympathie ou antipathie, quelque difficultés à s'imprégner :

"Une infraction pénale est définie par un certain nombre d’éléments. Cette définition doit être entendue dans un sens limitatif, et non étendue par analogie à des actes voisins ou liés aux éléments de l’infraction, mais qui n’en font pas partie. Pour que l’infraction soit commise, il faut que tous les éléments de l’infraction soient présents. Or ils ne le sont pas ici."
La Halde, les magistrats, la Ligue des Droits de l'Homme, contre les droits de l'homme, ce n'est pas une nouveauté.

La HALDE payée avec l'argent commun, l'argent de tous, au budget de laquelle Schweitzer émarge largement, doit se trouver des affaires. L'oppression d'une pauvre, c'est plus facile que l'oppression d'un riche (qui a les moyens de se défendre). Il a bien choisi Schweitzer.

Je pense que je reviendrai sur cette affaire.

20.10.07

Madame Bachelet présidente du Chili chez Benoît XVI

Un entretien cordial de quarante minutes a eu lieu entre le pape et Madame Bachelet la Présidente de la République du Chili.

Voici la déclaration de Madame Bachelet à l'issue de l'entretien :

« C’est pour moi, disait-elle, un grand privilège que d’être venue aujourd’hui en visite, en audience chez le pape, et en tant que présidente du Chili d’avoir la possibilité de lui raconter ce que nous voulons faire et ce que nous sommes en train de faire au Chili. Je remercie l’Eglise catholique pour son action dans mon pays dans les moments difficiles, durs, y compris à l’heure de la démocratie. Nous avons beaucoup parlé et en profondeur, sur des thèmes très importants pour l’Eglise et pour mon gouvernement : nous voulons que le pays grandisse, qu’il soit moderne, et qu’il puisse se charger des dilemmes de la modernité, des familles qui se défont, des familles avec un seul parent, phénomène qui laisse parfois les enfants à l’abandon, en les conduisant ensuite à la drogue et à la violence. J’espère vraiment, dans ce domaine, pouvoir travailler avec l’Eglise, avec les forces sociales et syndicales, et la société civile, pour fortifier notre famille et pour construire un pays meilleur économiquement, mais aussi humain et plein de valeurs ».


Selon une dépêche de zenit ici :

http://www.zenit.org/article-16439?l=french

C'est toujours utile d'avoir sous les yeux une déclaration d'un chef d'Etat qui remercie pour l'action bienfaisante de l'Église.

En France les médias ne font que baver de rage chaque fois qu'il s'agit de catholicisme ou de christianisme. Cette rage s'exprime par la diffamation et la moquerie (le nommé Olivari est un modèle dans le genre).

Rappelons que les églises ont été nationalisées en 1905, sans indemnisation, au détriment de l'Église. Rappelons que l'Église d'Ancien Régime payait un impôt. Rappelons qu'aujourd'hui, contre la liberté religieuse, l'Etat subventionne l'islam.

Ceux qui paient l'impôt sur le revenu sur un maigre revenu, seront heureux d'apprendre

Selon le Jursi-classeur

http://www.lexisnexis.fr/depeches/

"Par un arrêt du 18 octobre, la Cour de Justice des communautés européennes a condamné la France pour non-exécution de la décision de la commission du 2 août 2004 lui ayant ordonné de récupérer auprès de France Télécom, des aides d'État illégalement accordées sous forme d'exemption de taxe professionnelle entre 1994 et 2002 estimées entre 798 et 1140 millions d'euros"



L'arrêt de la Cour de Justice des communautés européennes du Luxembourg (à ne pas confondre avec la Cour Européenne des Droits de l'Homme de Strasbourg) nous révèle ce fait intéressant : France Télécom dont les dirigeants ont des "ponts d'or" s'est vue allouer une somme d'environ un milliard d'euros (soit 70 000 000 000 de francs ou 10 000 000 000 €) contre l'égalité de tous devant la loi.

Cela ira particulièrement au coeur de ceux qui sont poursuivis pour trois francs six sous.

Les droits de l'homme ont beaucoup de progrès à faire. Le droit à l'égalité doit faire ressortir son effet partout. Nous avons du pain sur la planche.

Note : La Cour de Justice des Communautés Européenne est une institution de jugements qui ne peut être saisie par les particuliers. Elle règle les litiges entre les Etats et la Communauté Européenne au sujet de l'application des traités. Elle inflige notamment des amendes aux Etats jugés récalcitrant.

Pour plus de renseignements sur cette Cour voir l'article wiki ici

19.10.07

Pascal décrypte le principe de Descartes et en tire les conséquences sur la vie des esprits. Comparaison avec Gilson

« Je voudrais demander à des personnes équitables si ce principe: "La matière est dans une incapacité naturelle, invincible de penser", et celui-ci: "Je pense, donc je suis", sont en effet les mêmes dans l'esprit de Descartes et dans l'esprit de saint Augustin, qui a dit la même chose douze cents ans auparavant.

En vérité, je suis bien éloigné de dire que Descartes n'en soit pas le véritable auteur, quand même il ne l'aurait appris que dans la lecture de ce grand saint; car je sais combien il y a de différence entre écrire un mot à l'aventure, sans y faire une réflexion plus longue et plus étendue, et apercevoir dans ce mot une suite admirable de conséquences, qui prouve la distinction des natures matérielle et spirituelle, et en faire un principe ferme et soutenu d'une physique entière, comme Descartes a prétendu faire. Car, sans examiner s'il a réussi efficacement dans sa prétention, je suppose qu'il l'ait fait, et c'est dans cette supposition que je dis que ce mot est aussi différent dans ses écrits d'avec le même mot dans les autres qui l'ont dit en passant, qu'un homme plein de vie et de force d'avec un homme mort. »

http://fr.wikisource.org/wiki/De_l%27art_de_persuader

Ainsi « je pense donc je suis » est au dire de Pascal tiré de Saint Augustin. Je l’avais lu aussi dans Gilson (Commentaire du discours de La Méthode p. 295 Vrin éd. 1987)

On lit en effet dans la Cité de Dieu Livre XI, ch 26

« mais je suis très-certain, sans fantôme et sans illusion de l’imaginative, que j’existe pour moi-même, que je connais et que j’aime mon être. Et je ne redoute point ici les arguments des académiciens ; je ne crains pas qu’ils me disent: Mais si vous vous trompez? Si je me trompe, je suis; car celui qui n’est pas ne peut être trompé, et de cela même que je suis trompé, il résulte que je suis. Comment donc me puis-je tromper, en croyant que je suis, du moment qu’il est certain que je suis, si je suis trompé? Ainsi, puisque je serais toujours, moi qui serais trompé, quand il serait vrai que je me tromperais, il est indubitable que je ne puis me tromper, lorsque je crois que je suis 1. Il suit de là que, quand je connais que je connais, je ne me trompe pas non plus; car je connais que j’ai cette connaissance de la même manière que je connais que je suis. Lorsque j’aime ces deux choses, j’y en ajoute une troisième qui est mon amour, dont je ne suis pas moins assuré que des deux autres. Je ne me trompe pas, lorsque je pense aimer, ne pouvant pas me tromper touchant les choses que j’aime: car alors même que ce que j’aime serait faux, il serait toujours vrai que j’aime une chose fausse. Et comment serait-on fondé à me blâmer d’aimer une chose fausse, s’il était faux que je l’aimasse? Mais l’objet de mon amour étant certain et véritable, qui peut douter de la certitude et de la vérité de mon amour? Aussi bien, vouloir ne pas être, c’est aussi impossible que vouloir ne pas être heureux; car comment être heureux, si l’on n’est pas? »

Traduction tirée du site jesusmarie.com

Ce que fait observer Pascal, c’est que saint Augustin écrit en substance « je pense, donc je suis », qu'il développe en "j'aime donc je suis", puis en "je veux être heureux, donc je suis" (deux choses absentes chez Descartes) ; mais il le fait en passant dans un but de réfutation du scepticisme, alors que Descartes va fonder toute sa "physique" sur cette évidence. Pascal met à part la question de savoir si Descartes a réussi efficacement à le faire, mais en tire des conséquences sur les idées qui donnent vie à l'esprit humain, qui ont un effet sur l'esprit. ("sont en effet" doit se comprendre, transcrit dans la langue du XXIème siècle, "ont pour effet"). Il va jusqu'à dire que les idées qui n'animent pas l'homme, le laisse à cet égard, comme mort.

18.10.07

Certains doivent vous charmer sous peine de...

"C'est alors qu'il se fait un balancement douteux entre la vérité et la volupté, et que la connaissance de l'une et le sentiment de l'autre font un combat dont le succès est bien incertain, puisqu'il faudrait, pour en juger, connaître tout ce qui se passe dans le plus intérieur de l'homme, que l'homme même ne connaît presque jamais." Pascal L'Art de Persuader" wikisource
http://fr.wikisource.org/wiki/De_l%27art_de_persuader


Les antiracistes qui veulent juger des mobiles, car le "racisme" tel qu'ils l'entendent est un mobile psychologique, veulent ainsi juger ce qui se passe dans l'intérieur de l'homme "que l'homme même ne connaît presque jamais".

C'est-à-dire que ces juges menteurs veulent pénétrer à l'intérieur de la conscience d'autrui, alors même qu'ils ne connaissent presque pas leurs propres consciences.

Et aucun "testing" n'y pourra jamais rien. Est-ce la race qui est exclue ou tout autre mobile qui fait l'exclusion ? Peut-être celui qui exclut ne le sait-il pas lui-même. Peut-être les personnes qui provoquent ne sont-elles elles-mêmes pas exemptes de racisme et se présentent-elles d'une certaine façon afin de faire réussir leurs provocations ?

L'art de plaire ne se met pas en équation. Il est variable et dépend de tant de choses aussi bien chez celui qui veut plaire que ceux à qui il plaît ou déplaît que Pascal renonce à l'exposer (quoiqu'il pense qu'il existe).

"Mais la manière d'agréer [de plaire] est bien sans comparaison plus difficile, plus subtile, plus utile et plus admirable; aussi, si je n'en traite pas, c'est parce que je n'en suis pas capable; et je m'y sens tellement disproportionné, que je crois la chose absolument impossible."

"La raison de cette extrême difficulté vient de ce que les principes du plaisir ne sont pas fermes et stables. Ils sont divers en tous les hommes, et variables dans chaque particulier avec une telle diversité, qu'il n'y a point d'homme plus différent d'un autre que de soi même dans les divers temps. Un homme a d'autres plaisirs qu'une femme; un riche et un pauvre en ont de différents; un prince, un homme de guerre, un marchand, un bourgeois, un paysan, les vieux, les jeunes, les sains, les malades, tous varient; les moindres accidents les changent."

Le mot entre crochet est une traduction personnelle en langage cotemporain du mot précédent de Pascal.

Ainsi nos plaisirs et donc les choses qui nous plaisent varient en nous selon notre état, mais varient aussi selon les conditions diverses, les civilisations de chacun.

Vouloir juger de cela et l'incriminer (c'est-à-dire en faire une faute) est une faute grossière contre la justice. Le for interne (notre psychologie, nos goûts) sont du ressort exclusif de Dieu et même pas de nous-mêmes.


"et néanmoins l'homme ne sait s'il est digne d'amour ou de haine." Ecclésiaste IX, 1 (Traduction Fillion http://www.magnificat.ca/textes/bible/ecclesiaste.htm )

Vouloir juger de cela est une faute contre la justice. Une intolérable présomption qui ne peut conduire qu'à des punitions sans fondement dans la raison. Ces jugement sont donc contraires aux droits de l'homme, notamment à la présomption d'innocence et à la liberté psychologique (du for interne).

Ils sont exactement les jugements des "crimpensées" de Orwell.

17.10.07

Bien commun ou mensonge

Je relis la citation de Schopenhauer dans mon précédent post :

"Il est facile de dire que l’on doit se rallier à la vérité sans se soucier de ses propres préjugés, mais il ne faut pas s’attendre à ce que son adversaire fasse de même, et il faut donc agir ainsi soi même."


Si la règle de la discussion n'est plus la vérité et la justice, mais la tromperie afin d'emporter l'adhésion de dupes, le bien commun est totalement absent.

Si je fais le mal parce que mon adversaire le fait, je me ravale à son niveau par peur de l'échec, par lâcheté, par peur de la croix.

Dès lors, les deux interlocuteurs deviennent des concurents d'habileté en vue de convaincre le peuple le plus efficacement, y compris par le mensonge. La volonté de domination prend le pas sur la raison.

Il est facile de voir que cette "règle du jeu" est celle d'asociaux.

La philosophie allemande inspirait-elle Hitler lorsque le 16 janvier 1934 lors de la conclusions du traité de non agression conclu avec la Pologne il déclare :

"L'Allemagne veut la paix en raison de ses convictions profondes : la guerre a toujours eu pour principal effet de détruire la fleur de la nation.

"Nous avons toujours reconnu les frontières de la France, renoncé à toutes revendications sur l'Alsace-Lorraine pour laquelle nous avons fait deux guerres.

"Faisant table rase du passé, l'Allemagne a conclu avec la Pologne un pacte de non agression. Nous l'observerons sans réserve ; nous considérons ce pays comme le foyer d'un grand peuple conscient d'être une nation."

Le lendemain le Times de Londres donne à lire à ses lecteurs "sincère, réfléchi, raisonnable et plein de promesse"
Extrait du Dictionnaire International des Traites des Origines à nos jours de Jacques Destrais et Roger Froment editions Horvath 1981 (Le premier traité est celui conclu par Abraham concernant l'achat d'une grotte à "Ephron le Hittite qui cède pour 400 sicles la grotte de Makpala à Abraham afin d'y enterrer Sarah, - 2000 traité d'Hebron")

Doit-on en vouloir au Times ? Naïveté, sans aucun doute, peut-on la lui reprocher ?

Cinq ans et demi plus tard environ (septembre 1939), à l'issue de négotiations secrètes, il passait à la guerre d'extermination de la Pologne, allié à l'URSS et à la Slovaquie il réduit la Pologne à néant.

Voir l'histoire sur wiki

La Pologne se bat à un homme contre trois, quatre cent chars polonais contre trois mille quatre cents soixante douze chars allemands, sans compter les slovaques et soviétiques.

Hitler fait alors avancer l'Union Soviétique juqu'au coeur de l'Europe.

"Nos péchés ont de longues ombres" disent les Anglais.

L'art d'avoir toujours raison

Vu su wikisource la traduction du livre de Schopenhauer sur "L'Art d'Avoir Toujours Raison".

Il ne s'agit évidemment pas ici de l'art d'être toujours dans le vrai, mais de l'art de faire croire à l'auditoire et à l'adversaire que l'on a raison.

Chez ce philosophe cynique et machiavélien, il ne s'agit nullement de faire uniquement l'inventaire des procédés dialectiques malhonnêtes, mais de pénétrer la psychologie des débateurs. Ce peut être un court ouvrage intéressant, non pour user de ces procédés méprisables mais pour connaître les méthodes de discussion des trolls.

"Machiavel conseille à son Prince de profiter de tout moment de faiblesse de son voisin pour l’attaquer car ce dernier risque d'agir de même. Si l’honneur et la fidélité régnaient en ce monde, ce serait une autre histoire, mais comme on n’est pas en droit d’espérer trouver ces qualités chez son prochain, on ne doit pas les pratiquer soi même sous peine de voir cette pratique se retourner contre soi. Ainsi en est il dans un débat : si je laisse mon adversaire avoir raison dès que j’ai l’impression qu’il a raison, il y a peu de chances qu’il fasse de même lorsque la situation s’inversera, et s’il procède per nefas, je dois faire de même. Il est facile de dire que l’on doit se rallier à la vérité sans se soucier de ses propres préjugés, mais il ne faut pas s’attendre à ce que son adversaire fasse de même, et il faut donc agir ainsi soi même. En outre, si je devais abandonner la position que je défendais auparavant dès que je me rends compte que mon adversaire a raison, il demeure possible que cette impression n’est que passagère et que je risque d’abandonner la vérité pour accepter une erreur."

C'est ce que l'on peut lire dans l'avant-propos.

Ainsi il passe d'un argument purement machiavélien : Si vous êtes honnête, vous aurez un désavantage par rapport au malhonnête.

A un argument moins machiavélien, et plus conforme à la recherche de la vérité : votre honnêteté peut vous induire en erreur puisque vous pourrez, sur le moment, reconnaître vous tromper, impressionné par les arguments de l'adversaire, puis vous apercevoir que c'est votre premier position qui était la bonne et que vous vous trompiez en croyant vous tromper. La vérité en souffrira et votre honnêteté vous fera induire vos auditeurs en erreur.

Il passe ensuite en revue les procédes de dialectique malhonnête.

Les trolls ont dû lire Schoppenhauer.

Ici

J'ai tout de même la conviction que la vraie efficacité, c'est l'honnêteté et l'amour. Le machiavélisme qui méprise la justice et l'amour au bénéfice de la seule excellence (apparente) du débateur est un attentat contre la société humaine. S'il devait triompher, il aboutira à la négation de la société et au malheur glacé de la solitude.

16.10.07

Buffon le catastrophiste de Louis XV

« Comme les végétaux tirent pour leur nourriture beaucoup plus de substance de l’air et de l’eau qu’ils n’en tirent de la terre, il arrive qu’en pourrissant ils rendent à la terre plus qu’ils n’en ont tiré ; d’ailleurs une forêt détermine les eaux de la pluie en arrêtant les vapeurs. Ainsi dans un bois que l’on conserverait bien longtemps sans y toucher, la couche de terre qui sert à la végétation augmenterait considérablement ; mais les animaux rendant moins à la terre qu’ils n’en tirent, et les hommes faisant des consommations énormes de bois et de plantes pour le feu et pour d’autres usages, il s’ensuit que la couche de terre végétale d’un pays habité doit toujours diminuer et devenir enfin comme le terrain de l’Arabie Pétrée, et comme celui de tant d’autres provinces de l’Orient, qui est en effet le climat le plus anciennement habité, où l’on ne trouve que du sel et des sables, car le sel fixe des plantes et des animaux reste, tandis que toutes les autres parties se volatilisent. » M. de Buffon, Hist. Nat. »

http://fr.wikisource.org/wiki/Discours_sur_l%E2%80%99origine_et_les_fondements_de_l%E2%80%99in%C3%A9galit%C3%A9_parmi_les_hommes_-_Notes

tiré des notes du « Discours sur l’Origine et les Fondements de l’Inégalité » du triste Jean-Jacques Rousseau.

Buffon affirmerait ainsi que l’abattage des arbres et l’agriculture causeraient des dégâts irréparables aux sols qui le rendraient petit à petit comme un désert. Il en trouve la preuve de l’Arabie et l’Orient seraient le climat le « plus anciennement habitées. »

Il fonde son raisonnement sur une « règle » qui veut que l’agriculture prend plus qu’elle ne donne à la terre. Ceci est naturellement complètement faux. Mais c’est ce que l’on m’a enseigné à l’école laïque.

L’expérience montre que l’agriculture raisonnée ne fait pas de mal à la terre. D’ailleurs notre consommation est surtout d’hydrate de carbone tiré en majeure partie de l’air, soit du dioxyde de carbone (dont les catastrophistes se plaignent de la trop grand abondance).

Or les techniques agricoles et en particulier les jachères ou d'assolements évitent tout épuisement de la terre. Bien mieux, l’agriculture entretient les sols. Je le vois dans ma région où la disparition des agriculteurs et des éleveurs entraînent l’érosion et un aspect désolé.

De plus la population a plus que doublé depuis Buffon et grâce à l'amélioration des techniques les friches sont plus nombreuses de son temps.

Les catastrophistes ne sont pas d’hier. Buffon (1707 1788) en est un exemple.

Combien de générations n’ont-elles pas été terrorisées par la pensée que l’agriculture allait épuiser la terre européenne qui allait devenir comme l’Arabie ?

15.10.07

Jean-Jacques Rousseau et l'amour (âmes sensibles s'abstenir)


A titre d'exemple je tire de son Discours sur l'Inégalité Jean-Jacques cette citation où il parle de l'amour entre l'homme et la femme. Négateur de l'amour, du mariage, négateur de la maternité, haine de la femme l'autoportrait n'est pas flatteur.

"Commençons par distinguer le moral du physique dans le sentiment de l’amour. Le physique est ce désir général qui porte un sexe à s’unir à l’autre ; le moral est ce qui détermine ce désir et le fixe sur un seul objet exclusivement, ou qui du moins lui donne pour cet objet préféré un plus grand degré d’énergie. Or il est facile de voir que le moral de l’amour est un sentiment factice ; né de l’usage de la société, et célébré par les femmes avec beaucoup d’habileté et de soin pour établir leur empire, et rendre dominant le sexe qui devrait obéir. Ce sentiment étant fondé sur certaines notions du mérite ou de la beauté qu’un sauvage n’est point en état d’avoir, et sur des comparaisons qu’il n’est point en état de faire, doit être presque nul pour lui. Car comme son esprit n’a pu se former des idées abstraites de régularité et de proportion, son coeur n’est point non plus susceptible des sentiments d’admiration et d’amour qui, même sans qu’on s’en aperçoive, naissent de l’application de ces idées ; il écoute uniquement le tempérament qu’il a reçu de la nature, et non le goût qu’il n’a pu acquérir, et toute femme est bonne pour lui."


C'est tiré du discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.

Il est vrai qu'il avait commencé son "discours" par "commençons par écarter tous les faits" :

"Commençons donc par écarter tous les faits, car ils ne touchent point à la question. Il ne faut pas prendre les recherches, dans lesquelles on peut entrer sur ce sujet, pour des vérités historiques, mais seulement pour des raisonnements hypothétiques et conditionnels ; plus propres à éclaircir la nature des choses qu’à en montrer la véritable origine (...)"


En effet, sa considération de l'homme dans l'état de nature est purement imaginaire et il nous le dit.

Il est curieux qu'un pareil individu ait pu passer pour un grand homme et soit au Panthéon depuis 1793 !

"Tout a toujours très mal marché" disait, paraît-il, Bainville. Pie XII dit pareillement que l'on enjolive toujours le temps passé. Cela contredit la mère de Marie qui disait "c'était mieux avant". Quoique je pense qu'elle ait raison, car les moeurs, la civilité toute imprégnée de douceur a effectivement disparu sous les coups de boutoirs de tous les Jean-Jacques.

J'avais lu "les rêveries du Promeneur Solitaire" dernière oeuvre de Rousseau avant sa mort, et j'y avais pris du plaisir, je ne sais si j'en aurais autant aujourd'hui. Je lis ou relis pour mon blog "le Discours sur l'Inégalité" et le "Contrat Social". J'en ressens un profond malaise. Rousseau y apparaît comme un esprit profondément malade, haineux et méprisant pour l'être humain et en même temps flagorneur et inégalitaire :

"Il me suffit d’offrir ces objets à la considération de mes juges : il me suffit d’avoir fait en sorte que les lecteurs vulgaires n’eussent pas besoin de les considérer." ibidem


Ainsi distingue-t-il ses juges à qui il présente son discour (concours organisé par l'académie de Dijon) et le vulgum pecus

"puisqu’il est manifestement contre la Loi de Nature, de quelque manière qu’on la définisse, qu’un enfant commande à un vieillard, qu’un imbécile conduise un homme sage"
Qui est le juge de l'imbécillité ? Car il est meilleur que le plus prudent gouverne, mais personne n'est juge pour en faire avoir des conséquences juridiques de l'intelligence ou de l'imbécillité d'un détenteur de l'autorité.

Même s'il dit parfois des choses justes mais, elles sont toujours mêlées à des propos profondément dégoûtants.

14.10.07

Des « hauts responsables » musulmans déclarent la paix aux chrétiens, sous certaines conditions.

Dans une déclaration, 138 « hauts responsables » musulmans, hauts responsables auto-proclamés, car il n’y a pas de hiérarchie ni de chef « cléricaux » chez les musulmans, déclarent la paix aux chrétiens (catholiques, orthodoxes, anglicans, protestants) selon cette formule :

Constatant « qu’aucune des deux parties ne peut vaincre de façon unilatérale ».

Ils poursuivent :

« Les musulmans et l'Islam ne sont en aucune manière contre les chrétiens, tant que ces derniers ne portent pas la guerre à l'Islam conformément à leur religion, tant qu'ils n'oppriment pas les musulmans ni ne les obligent à fuir de chez eux »,

C’est une déclaration de paix et une menace de guerre, une paix sous conditions.

Le cardinal Taurran a déclaré :

« Dieu nous appelle à l'amour du prochain », insistait en outre le cardinal Tauran. « Il s'agit donc d'un signal très encourageant, qui montre que la bonne volonté et le dialogue sont en mesure de dépasser tous les préjugés », soulignait encore le président du Conseil pour le dialogue entre les religions.

A vrai dire seul des extraits de cette déclaration de vingt-neuf pages sont accessibles, elle doit être publiée incessamment par l’Institut Royal pour la Pensée Islamique d’Aman (Jordanie) selon une dépêche de l’agence catholique missionnaire du 11 octobre 2007 (en italien)