6.2.07

Changement d'adresse

La publicité continuant et étant particulièrement horripilante, je change d'adresse :

http://pauvrehere.over-blog.com/

Je blogue toujours sous mon nom, mais j'ai choisi "pauvrehere" parce que un pauvre hère est un être humain, "sans mérite, sans considération, sans fortune".

C'est bien ce que je suis. J'ai bien quelques lecteurs que je remercie de leur fidélité et de leur patience, et surtout une lectrice : Marie Rivet de Montpellier, traductrice indépendante, penseuse et écrivaine catholique, sans laquelle mon blog n'existerait pas.

Attendez quelques temps que je poste mon premier texte pour aller visiter ma nouvelle adresse.

A bientôt.

5.2.07

Terrible contre sens de l’abbé Aulagnier sur la Dignité de l’Homme.



Je dédie ce texte à E. M. en souvenir des conversations que les intégristes nous ont empêchés d'avoir.


Voici ce que dit l'abbé Aulagnier :

« Cette convoitise de sa dignité propre prise comme fin fut également le péché d’Adam. (II II 163). Ce chemin conduit à la ruine. C’est pourquoi le Seigneur enseignait : « Qui veut sauver son âme la perdra ». Et saint Pierre condamnait les libertaires de son temps quand il disait : « Ils leur promettent la liberté, alors qu’ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption ».

Ces paroles sont horribles. Il cite saint Thomas d’Aquin (Somme Théologique) par allusion, alors allons voir ce que dit saint Thomas :

« Article 2 : Que désirait l’homme en péchant ?
Objections : 1. Il semble que l’orgueil du premier homme n’a pas consisté à désirer la ressemblance avec Dieu. En effet, personne ne pèche en désirant ce qui lui convient selon sa nature. Or la ressemblance de Dieu convient à l’homme selon sa nature, puisqu’on lit dans la Genèse (1,26) : " Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance. " L’homme ne pécha donc pas en désirant la ressemblance avec Dieu. »

De plus, je me permets de faire observer que la Genèse ne fait pas dire au serpent, « vous serez Dieu », mais « vous serez comme des dieux », or l’homme est qualifié « dieu » dans la bible :

Par exemple :

« Psaume 138 (Vulg. CXXXVII).

1 De David.
« Je veux te louer de tout mon coeur, te chanter sur la harpe, en présence des dieux. »

Quels peuvent être ces « dieux » sinon les hommes ?

Psaume 82 (Vulg. LXXXI)

82 Cantique d'Asaph.

« 1 Dieu se tient dans l'assemblée du Tout-Puissant ; au milieu des dieux il rend son arrêt :
2 " Jusques à quand jugerez-vous injustement, et prendrez-vous parti pour les méchants? - Séla. »

Le mensonge de Lucifer, c’est de faire croire à nos premiers parents que lui, une créature, peut leur ajouter quelque chose. Le péché d’Adam est un péché non d’orgueil, mais de faiblesse, il fait confiance à un menteur qui lui promet... quelque chose dont sa femme et lui sont déjà en possession.

« 27 Et Dieu créa l'homme à son image ; il le créa à l'image de Dieu : il les créa mâle et femelle. » Gen, I (bible Crampon du site jesusmarie)

Quant à la citation « qui veut sauver son âme la perdra », elle n’a aucun rapport avec la question. C’est un appel à renoncer à son égoïsme.

Et l’autre citation de saint Pierre ne condamne nullement la liberté, mais au contraire condamne ceux qui promettent faussement la liberté, car ils ne peuvent la donner. Mais saint Pierre désigne la liberté comme quelque chose de désirable.

Les explications compliquées de saint Thomas et ses citations un peu dures de saint Augustin ne peuvent rien contre ces évidences : le progrès présenté par Dignitatis Humanae est non seulement désirable, mais encore garanti par l’autorité apostolique que n’ont ni saint Thomas, ni saint Augustin.

Hé, oui, Monsieur l’abbé la théologie, aussi peut faire des progrès ! Des progrès fondés sur une meilleure appréhension du message immuable.

Il n’est pas étonnant qu’avec de pareilles idées soient commis de nombreuses erreurs morales, notamment contre l'homme. Si vous y ajoutez les Exercices de Saint Ignace et la lecture de Nietzsche, le cocktail devient explosif.

Heureusement le rapprochement avec l'autorité ecclésiastique me rend confiant dans l'avenir.

4.2.07

Aujourd'hui prises de soutanes à l'Institut du Bon Pasteur

Le neuf et l’ancien : la notion de progrès dans l’annonce de l’Évangile.

L’accord signé à Bordeaux entre le diocèse et l’Institut du Bon Pasteur le 1er février 2007 est entré en vigueur. Le communiqué (consultable sur le lien ci-dessous) du cardinal Ricard mentionne notamment le respect de la Constitution Lumen Gentium § 25 :

http://catholique-bordeaux.cef.fr/users/site/web/index.php?page=Root&portlet=Document&x=0&y=0&document_id=706

Je cite une partie de ce paragraphe, celle qui me semble relative à une notion qui m’est chère, celle de progrès.

Constitution Lumen Gentium § 25 (extrait) :

« Les évêques, en effet, sont les hérauts de la foi qui amènent au Christ de nouveaux disciples; ce sont des docteurs authentiques, revêtus de l'autorité du Christ, qui prêchent au peuple commis à leur soin les vérités de foi à croire et à appliquer dans la pratique de la vie, qui éclairent ces mêmes vérités à la lumière du Saint-Esprit en tirant du trésor de la Révélation du neuf et de l'ancien (Mt. 13, 52), qui les font fructifier et veillent à écarter de leur troupeau les erreurs qui le menacent (cf. II Tim. 4, 1-4). »

du site jesusmarie.com

Si les évêques tirent de leur trésor, qui est l’Évangile, du neuf et de l’ancien, c’est que le progrès est aussi un trésor de l’Église.

L’erreur qui menace le troupeau peut être celle de la désobéissance, de l’orgueil.

Aujourd’hui, « prises de soutanes » à l’Institut du Bon Pasteur, prions pour que cette cérémonie soit le début d’une réflexion, d’une remise en cause, d’une libération des vieux tabous intégristes, de tous les paralogismes qui nourrissent de vaines polémiques et font côtoyer le schisme par refus de communion.

Car il n’existe qu’un nom « chrétien » et un surnom « catholique » :

« Nous voulons aussi que les nôtres s'abstiennent de certaines appellations dont on a commencé depuis peu à faire usage, pour distinguer les catholiques des catholiques : qu'elles soient évitées, non seulement en tant que profanas vocum novitates, qui ne sont conformes ni à la vérité ni à l'équité, mais encore parce qu'il en résulte parmi les catholiques une grave agitation et une grande confusion. La Foi catholique est d'une nature telle, qu'on ne peut rien lui ajouter, rien lui retrancher : ou on la possède tout entière, ou on ne la possède pas du tout : Haec est fides catholica, quam nisi quisque fideliter firmiterque crediderit, salvus esse non poterit. (1) Il n'est pas besoin de qualificatifs pour signifier la profession du catholicisme ; à chacun il suffit de dire : Christianus mihi nomen, catholicus cognomen. »

(1) La citation de l’encyclique est du symbole d’Athanase tiré du site jesusmarie.com

(Citation de l’Encyclique de Benoît XV du 1er novembre 1914 Ad Beatissimi Apostolorum)

Merci, Monseigneur Ricard, pour votre longanimité, votre patience, prions pour que l’Institut se détache de ses erreurs héritées de Mgr Lefebvre et progresse vers la pleine communion par l’intelligence des textes du Concile Vatican II.

3.2.07

Non, Monsieur l'abbé Aulagnier, le "Syllabus" n'est pas en "Opposition" avec Dignitatis Humanae

L'abbé Aulagnier ose écrire :


"Or, il se trouve que cet « idéal » de « collaboration » est en pleine opposition avec la doctrine exprimée par Pie IX dans le Syllabus et sa dernière proposition. Le Cardinal Ratzinger, du reste, le confirme bonnement : « Si l’on cherche un diagnostic global du texte (Gaudium et Spes), on pourrait dire qu’il est (en liaison avec les textes sur la liberté religieuse et sur les religions du monde) une révision du Syllabus de Pie IX, une sorte de contre-Syllabus » (p. 426) Et il précise, pour qu’on ne se méprenne pas sur sa pensée : « ...il joue le rôle d’un contre-Syllabus dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle de l’Eglise avec le monde tel qu’il était devenu depuis 1789 » (p. 427), c’est-à-dire ayant rompu définitivement avec l’idéal de la chrétienté médiéval, où le temporel coopérait avec l’Eglise pour la recherche et l’obtention de tous de la vie éternelle par le désir d’un agir vertueux. La vie éternelle et son obtention étaient le formel des temps de chrétienté."

La dernière proposition du Syllabus est :

Le pontife romain "peut et doit transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne". Cette proposition est condamnée.

On conclut hâtivement de cela que si le pontife romain se réconcilie avec le monde moderne, il contredit le Syllabus de Pie IX.

Rien n'est plus faux.

Ce que le Syllabus condamne, c'est la prétention de ceux qui voulaient, ou veulent, dicter sa politique au Pontife Romain. Le Saint Siège est libre de sa politique, il n'a pas de leçon de morale à recevoir, encore moins sous peine de condamnation.

Il peut changer la discipline, il n'a pas besoin de l'autorisation de Mgr Lefebvre pour ce faire.

Sur le plan de la portée doctrinale : le progrès tel que le voyaient les penseurs libéraux du dix-neuvième siècle est un progrès vers le laïcisme et le socialisme.

Le libéralisme en tant qu'il met sur le même plan la vérité et l'erreur, la vertu et le vice reste condamné par Vatican II et les papes depuis Jean XXIII.

La "civilisation moderne", c'est la civilisation sans Dieu, la civilisation laïciste.

Songeons que le "Titanic" s'appelait ainsi par souci d'exaltation du mythe de la science qui vole à Dieu sa force et ses secrets. C'est toute une époque.

Il est, en revanche, exact que Dignitatis Humanae introduit une nouvelle DISCIPLINE. Il n'appartient, ni à l'abbé Aulagnier, ni à moi, de la contester. Cette nouvelle discipline est fondée sur un principe social chrétien immémorial : celui de la liberté religieuse.

A moins d'adhérer à l'idéologie lefebvriste de l'obéissance "si", le fidèle est tenu par la discipline, serait-elle nouvelle. Et il est tenu sous peine de péché.

Donc ce que dit Benoît XVI, et qui ressortit au discours sociologique plus que doctrinal, c'est que de l'attitude de repli, de crainte, de condamnation, de polémique doit changer en une attitude d'accueil et de compréhension du monde moderne. Rien qui contredise le Syllabus. Il s'agit d'un rappel à la charité.

En rien et sur aucun point, Vatican II ne transige doctrinalement, ni avec la "civilisation moderne", ni avec le "libéralisme", ni avec le "progrès" tel qu'entendu au XIXème siècle.

2.2.07

Publicité intempestive

J'ai eu la faiblesse d'accepter la publicité sur mon blog. Cela ne m'a jamais rapporté un centime.

J'ai demandé que cette publicité soit otée, voici maintenant plusieurs jours.

Il m'a été promis que cette publicité sera supprimée. Je constate que les jours passent et que la publicité reste sur le blog. Si cette publicité n'est pas supprimée, j'émigrerai vers un autre hébergeur, je ne manquerai pas d'en informer mes lecteurs, si je suis réduit à cette extrêmité.

1.2.07

Abbé Aulagnier Versus Benoît XVI : l'Institut du Bon Pasteur à l'épreuve de la fidélité et de l'intelligence.

L'abbé Aulagnier s'en prend à Benoît XVI dans un texte référencé ci-dessous :

http://la.revue.item.free.fr

et intitulé "L'humanisme Intégral de Jacques Maritain à Benoît XVI" du 27 janvier 2007.

Notons, pour ne plus y revenir, qu'il prend à partie Jacques Maritain, mort depuis 1973 et... que Benoît XVI ne cite jamais. Même s'il emploie l'expression "humanisme intégral" titre d'un livre du philosophe. Mais ce n'est pas en critiquant, à tort d'ailleurs, Maritain que l'on atteint la pensée de Benoît XVI. Donc toute la partie qui reprend avec malveillance l'histoire de Maritain ne concerne en rien Benoît XVI. Il ne faut pas passer d'une pensée à une autre sous prétexte de l'emploi d'une expression commune.

Deuxième remarque : Dans son long et obscur article, il donne comme but à l'être humain "la vraie grandeur" qui serait de se soumettre à Dieu.

La "vraie grandeur", ou la fausse d'ailleurs, n'est pas un but chrétien. "Recherchez ce qui est humble" dit saint Paul.

"16 Ayez les mêmes sentiments entre vous; n'aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne soyez point sages à vos propres yeux; " Rom XII, 16

Espérons que l'abbé ne s'est pas laissé contaminer par Nietzsche. Si c'est le cas, il lui faudrait une bonne remise en question.

Troisième remarque : Quant à dire et même répéter, comme le fait l'abbé Aulagnier, que le monde moderne est pervers, c'est une calomnie. Le monde moderne dans la mesure où il ne reconnaitrait aucune dépendance à l'égard de Dieu (il reste à prouver que c'est l'unanimité du monde moderne) n'est pas pervers, il est peut-être mauvais en ce qu'il ne reconnaîtrait aucune dépendance (ce que condamne d'ailleurs Benoît XVI en parlant du laïcisme), il n'est pas pervers pour autant. La perversité, c'est de chercher le mal pour le mal. Ce n'est évidemment pas le cas du laïcisme.

La perversité, n'est pas la malice. Ici l'abbé est contaminé par les fausses interprétations des Exercices Spirituels de Saint Ignace qui demandent de se détourner de la créature pour se tourner vers Dieu. Cela entraîne pas mal d'erreurs et de péchés. Mais une des plus importantes c'est de considérer que tout péché est pervers. C'est une confusion intellectuelle gravissime.

Bref, l'abbé Aulagnier a trop fait les "Exercices Spirituels" de Saint Ignace, il croit que c'est, une panacé. Alors que ce n'est qu'un texte spirituel qui ne peut régler les questions politiques et sociales et qui, même sur le plan individuel, présente de nombreux dangers ; n'en déplaise à l'idéologie intégriste.

Mais le principal reproche que l'on peut faire à l'abbé Aulagnier, c'est de ne pas saisir la différence fondamentale entre le for interne ou chacun doit tendre au meilleur et reconnaître sa dépendance à l'égard de Dieu et le for externe où chacun doit respecter son prochain et respecter sa liberté et même ses erreurs. L'Eglise depuis Dignitatis Humanae étend plus largement le concept de liberté religieuse qu'elle a cependant, depuis toujours, reconnu (ibidem). Dignitatis Humanae est un texte social et disciplinaire, vouloir le critiquer en lui appliquant des critères spirituels et individuels ne peut que conduire à la calomnie et l'erreur.

La liberté sociale de Dignitatis Humanae n'est pas une liberté vide.

Dire et répéter que Benoît XVI et Gaudium et Spes ne reconnaissent rien au-dessus de la liberté individuelle ou sociale, c'est dire et répéter une contrevérité.

Lisons Gaudium et Spes :

"59.4. Tout ceci exige aussi que, l'ordre moral et l'intérêt commun étant saufs, l'homme puisse librement chercher la vérité, faire connaître et divulguer ses opinions et s'adonner aux arts de son choix."

C'est tiré de Gaudium et Spes du site jesusmarie.com

Gaudium et Spes n'abandonne en rien l'homme à lui-même. Au contraire, il défend "l'ordre moral et l'intérêt commun.". Cet "ordre moral et cet intérêt commun" donnnent un "contenu" à la liberté.

Il serait bon de méditer ce texte très profond de Benoît XVI à propos du laïcisme et de la laïcité :

"Le laïcisme, c'est-à-dire une idée qui sépare totalement la vie publique de toute valeur des traditions, est une impasse, une voie sans issue. Nous devons redéfinir le sens d'une laïcité qui souligne et conserve la véritable différence et autonomie entre tous les domaines, mais également leur coexistence, la responsabilité commune. Ce n'est que dans le contexte de valeurs qui ont fondamentalement une origine commune, que la religion et la laïcité peuvent vivre, dans une relation féconde réciproque. Nous, Européens, devons repenser notre raison laïque, laïciste et la Turquie doit donc, à partir de son histoire, de ses origines, réfléchir avec nous sur la façon de reconstruire à l'avenir ce lien entre laïcité et tradition, entre raison ouverte, tolérante, qui a comme élément fondamental la liberté, et les valeurs qui confèrent son contenu à la liberté."

Rencontre avec les journalistes à bord de l'avion, avant le départ pour la Turquie du 28 novembre 2006.

Consultable sur le site du Vatican.

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2006/november/documents/hf_ben-xvi_spe_20061128_intervista_fr.html

La liberté pour Benoît XVI n'est pas vide, elle est pleine de valeurs, pleine des valeurs morales et du bien commun.

La critique de l'abbé Aulagnier, qui reprend les poncifs lefebvristes et intégristes, confond à tort la pensée de Vatican II avec la pensée maçonnique. C'est une injure très grave aux papes et aux évêques.

La critique de la pensée de Benoît XVI par l'abbé Aulagnier est identique à celle de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X.

Non, Monsieur l'abbé, ni Monsieur Madiran, ni Monseigneur Lefebvre ne sont des exemples intellectuels.

Au contraire, ils se sont, tous les deux, trompés ; et ils nous ont trompés. Ils avaient tout faux tant dans leurs fausses problématiques que dans les, encore plus fausses solutions, qu'ils ont préconisées. (Encore que Monsieur Madiran ne préconise rien, il ne fait que déconsidérer les pasteurs, à tort, le plus souvent.)

Mais leur discours tombe complètement en dehors de la cible car, ils ne prennent pas la peine de tenter de comprendre Benoît XVI ni les textes du Concile Vatican II.

Souvenez-vous en, Monsieur l'abbé, et n'infectez pas les intelligences qui vous sont confiées de paralogismes et d'erreurs morales très graves !